Un débat a eu lieu la semaine dernière au Parlement marocain où les députés ont étudié la question de la légalisation du cannabis dans un but -soit disant- «thérapeutique et industriel». Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis, veut profiter des retombés économiques engendrés par ce fléau social. Pour le Maroc l'enjeu économique est de taille si les agriculteurs ne produisaient plus pour les narcotrafiquants. Avec plus 200.000 agriculteurs spécialisés dans la production de cette précieuse plante «médicinale», la culture du cannabis représente un chiffre d'affaires de plus de 500 millions de dollars par année.

kif-zetla-hachich.jpgPour certains experts, la volonté affichée par les autorités marocaines de légaliser cette culture confirme ainsi le rôle de stimulateur voire d’organisateur que jouait le Royaume dans son développement et sa commercialisation clandestinement à travers des réseaux de contrebandiers transnationaux et lourdement armés. Ce qui manquait, en réalité, c’est ce côté légal de cette culture pour mieux l’écouler, notamment en Occident, sous le label de «plantes médicinales».

Pour rappel, 170 tonnes de résines de cannabis avaient été saisies par les forces de sécurité algériennes en 2012. un record qui fut battu une année après vu qu'en 2013, plus de 500 tonnes avaient été saisies. Pour s’adapter à cette nouvelle guerre, les services de sécurité ont opté pour une nouvelle approche en matière de lutte contre les réseaux de trafic de drogue. 10.000 policiers et gendarmes relevant respectivement des BRI (brigade de recherches et d’intervention) et des SSI (sections de sécurité et d’intervention de la Gendarmerie nationale), ont été mobilisés pour lutter contre les cartels de drogue. Ces éléments spécialisés dans la filature et le démantèlement des réseaux de trafic de cannabis et de drogues dures ont réussi de grands coups: près de 500 réseaux de trafic ont été démantelés dont 50 internationaux et plus de 50 barons de la drogue ont été arrêtés (données rapportées par une source sécuritaire en 2013).