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Youcef Yousfi, surnommé «l’homme de schiste», est remplacé par Salah Khebri, PDG de l’Institut algérien du pétrole (IAP) qui a également travaillé pour Sonatrach. Youcef Yousfi s’est retrouvé au cœur d’une crise sans précédent opposant les populations du sud au pouvoir, au sujet de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste.

Dans le contexte de déclin de la production d’hydrocarbures conventionnels et d’explosion de la consommation domestique, Youcef Yousfi s’est fait le défenseur de cette énergie dont le potentiel est important en Algérie. Son principal souci a été de convaincre les entreprises étrangères de venir investir: il a pour cela fait changer la loi sur les hydrocarbures afin de pouvoir octroyer des avantages fiscaux aux compagnies. Il a cependant négligé de communiquer sur le sujet à l’intérieur du pays et n’a pas vu venir la montée d’un large mouvement de protestation inquiet par les risques de pollution et les prélèvements sur la ressource en eau nécessaires à l’exploitation des gaz de schiste.

La contestation qui s’exprimait surtout sur les réseaux sociaux a gagné la rue à partir du 31 décembre 2014, lorsque le ministre est venu assister à la fin des travaux de forage du premier puits pilote du gaz de schiste dans l’Ahnet, à In Salah.

Les manifestations ont ensuite essaimé dans d’autres villes où le rejet du gaz de schiste exprime également une rancœur à l’égard du pouvoir central. Cette contestation, sans précédent, a poussé le chef de l’Etat à adopter un ton menaçant à l’égard des contestataires ainsi que de l’opposition qui soutenait le mouvement en l’accusant de pratiquer une «politique de la terre brûlée».

Le nouveau ministre de l’énergie changera-t-il de politique sur cette question? Une telle évolution semble improbable même si le départ de Youcef Yousfi, devenu la bête noire des contestataires, peut apparaître comme un signal d’apaisement.