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La fosse commune a été découverte sur les anciennes fondations d'un refuge pour mères célibataires administré par les sœurs du couvent du Bon-Secours grâce aux recherches d'une historienne locale. Catherine Corless a expliqué que les registres publics qu'elle a consultés montraient que près de 800 enfants étaient morts dans ce foyer entre 1925 et 1961, date de sa fermeture.

«Ces révélations sont profondément troublantes et elles constituent le souvenir choquant d'une époque sombre en Irlande lorsque nos enfants n'étaient pas chéris comme ils auraient dû l'être», a déclaré Charlie Flanagan, ministre irlandais de l'Enfance.

L'Église catholique a administré de nombreux établissements à caractère social en Irlande au cours du XXe siècle, y compris des foyers pour mères célibataires, où plusieurs dizaines de milliers de femmes enceintes non mariées, parfois victimes de viol, furent envoyées pour accoucher.

Les mères célibataires et leurs enfants étaient souvent considérés avec mépris par la société catholique conservatrice irlandaise, qui voyait dans leur situation la conséquence d'un comportement immoral.

L'Église catholique avait instauré des «blanchisseries Madeleine» (Magdalene Laundries) qui étaient des couvents ou des institutions dans lesquelles ces femmes jugées comme «perdues» étaient censées subir une rééducation.

Ces institutions œuvraient également comme services d'adoption et étaient les lieux d'abus, notamment concernant le travail des enfants.

Des membres de l'opposition et du gouvernement irlandais ont indiqué qu'une enquête devait être ouverte sur cette macabre découverte.

L'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, a déclaré au journal Irish Examiner qu'il fallait travailler à donner une image précise des événements qui se sont produits dans ces couvents.

«Comment pouvons-nous montrer que l'Irlande est devenue une société adulte si nous ne sommes pas capables de qualifier ces actes effroyables du passé pour ce qu'ils sont? Il s'agit d'une négligence volontaire et délibérée à l'égard des enfants qui étaient les plus vulnérables», a dit Ciaran Cannon, secrétaire d'État à l'Éducation.