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«Nous voulons les récupérer et les emmener. Il ne reste que des os, mais il nous ont dit qu'ils devaient rester là. Une commission d'enquête va venir et les exhumer plus tard», explique Talal Murat, un survivant des massacres perpétrés par Daesh dans la région de Sinjar, au nord-ouest de l'Irak, près de la frontière syrienne. En août 2014, la ville de Sinjar et son district étaient tombés aux mains du groupe armé.

Le recensement effectué sur le terrain par l'agence Associated Press révèle que le district de Sinjar est parsemé de charniers contenant les restes de milliers de Yézidis exécutés. Quelque 72 sites ont ainsi été identifiés, dont six avec plus de 100 individus, parfois tous d'une seule et même tribu yézidie. Au total, on estime ainsi entre 5.200 et 15.000 les personnes dont les troupes de Daesh ont fait disparaître les dépouilles dans des fosses communes.

Mais les estimations précises restent difficiles à obtenir. Certaines fosses se trouvent en effet dans des endroits trop dangereux du no man's land qui sépare les zones libérées des lignes de Daesh. Les estimations sont donc faites en partie sur la base des témoignages des survivants.

En août 2014, la ville a été reprise par Daesh aux peshmergas et les massacres de la communauté chrétienne kurde des Yézidis ont commencé. Le 13 novembre 2015, les forces kurdes d'Irak ont repris la ville avec le soutien de l'aviation de la coalition internationale.

Selon des experts de l'ONU, plus de 3.000 Yézidis sont encore prisonniers de Daesh, dont la majorité se trouve en Syrie. Les Nations unies ont par ailleurs qualifié les persécutions contre les Yézidis de possible génocide.