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M. Halilhodzic, votre équipe est-elle prête ?
Tout s'est bien passé. Il n'y a pas de blessures sérieuses. Les joueurs ont bien travaillé et savent ce qui les attend demain. Nous sommes prêts à débuter, oui.

Que pouvez-vous espérer de ce tournoi ?
L'Algérie est une jeune équipe qui cherche à créer l'exploit. On n'a rien à perdre. Il faudra tout donner pour n'avoir aucun regret. On entame le tournoi avec audace. Il faudra tenter quelque chose. Si nous souhaitons passer le premier tour pour la première fois, il faudra créer trois exploits. Pas seulement contre les Belges.

Est-ce une bonne chose de débuter face au favori du groupe ?
Chaque match de Coupe du monde a son histoire. Il faut prendre chaque match comme il arrive. En faisant un match d'exception, tout est possible dans le football moderne. Les gars en sont conscients. Un petit relâchement de la Belgique ou de la prétention pourrait lui coûter cher. On a analysé la Belgique dans les détails. Cette équipe est prenable. Mais si le football est facile à expliquer, il est plus difficile à mettre en pratique. Demain, la Belgique sera favorite mais le favori ne gagne pas toujours.

L'Algérie peut-elle reproduire l'exploit comme celui de 1982 et la victoire face à l'Allemagne ?
Depuis que je suis en Algérie on me parle de ce match. Il faudra un jour changer de référence. Pourquoi pas demain (mardi)? Aujourd'hui la Belgique possède une des plus belles équipes de son histoire. Il faudra de la réussite, du réalisme offensif. De l'audace, du courage. L'exploit n'arrive jamais par hasard, il se prépare. Nous avons encore quelques lacunes qui me chagrinent mais on doit croire que l'on peut faire des dégâts face aux Belges. Tout est possible. Yes, we can !

Que redoutez-vous le plus chez les Belges ?
La Belgique est une équipe stable. Ce sont toujours les mêmes 16-17 joueurs qui évoluent ensemble depuis plusieurs années. Ce sont des joueurs qui évoluent souvent en Ligue des champions. Ils ont l'expérience du haut niveau. Plus que nous. On va souffrir, c'est sûr et certain. Bien sûr, il y a Hazard qu'il faudra contrer. Je connais cette équipe qui a de nombreux points forts mais j'ai aussi décelé des faiblesses dont nous allons tenté de profiter. Je sais très bien dans quelle disposition va évoluer la Belgique. Il n'y aura pas de surprise et ce sera compliqué. Certains disent que nous serions heureux avec une courte défaite. C'est mal me connaître. Ce n'est pas mon opinion. La Belgique est la grande favorite mais je répète que nous jouerons pour créer l'exploit et que j'y crois vraiment.

C'est votre premier Mondial. Vous sentez la pression ?
C'est ma première Coupe du monde. Oui il y a la pression des 40 millions de sélectionneurs algériens. Et la pression de la presse qui a été très injuste avec moi après la qualification. Je n'oublierai jamais ceux qui ont insulté ma famille. Mais je n'ai pas peur et j'ai envie d'être acteur de ce Mondial. Si nous mourrons, il faudra que ce soit avec les honneurs. Tout ce qui me critique me rend plus fort. Je suis fier de ce que j'ai fait pendant trois ans en Algérie.