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L'Algérie importe chaque année la moitié de ses besoins en blé, soit environ 9 millions de tonnes. En plus de l'Égypte (premier importateur de blé dans le monde) et du Nigeria, le trio capte à lui seul le tiers des importations mondiales de blé. Avec une hausse des cours du blé de 23% ces dernières semaines, à qui s’ajoute la hausse des frais de fret causée par la flambée des prix du pétrole, l’insécurité alimentaire et la hausse des prix sont d'une vulnérabilité pour le pays qui a décidé dernièrement de couper dans les subventions.

L’Ukraine est le septième producteur de blé au monde et le cinquième exportateur. Quant à la la Russie, elle occupe la première place au classement des volumes de blé exportés. Si la guerre se poursuit, la production ukrainienne de céréales pourrait être durablement compromise. Le conflit a déjà interrompu le transport par bateau des marchandises et cargaisons de grains via le détroit de Kertch entre la mer d’Azov sur les rives de l’Ukraine et la mer Noire. Il y aurait une centaine de vaisseaux bloqués au passage du détroit. Six millions de tonnes de blé et neuf millions de tonnes de maïs seraient actuellement bloquées dans les ports ukrainiens. Et les sanctions économiques contre Moscou pourraient également perturber les exportations russes.

Depuis quelques temps, l'Algérie, dont l'économie reste fortement liée aux fluctuations des hydrocarbures, s'est tourné du côté de la mer Noire, dont le blé est beaucoup moins cher. L'Algérie achetait principalement en provenance de France, soit une moyenne annuelle de 56% (68% en 2018) de ses importations (entre 5 millions à 6 millions de tonnes de blé Français par année pour un débit total de 800.000 tonnes par mois). Les autres fournisseurs du pays sont l’Argentine, le Canada et les États-Unis.

Avec les revenus du pétrole dont le prix dépasse actuellement les 120$ le baril; le gouvernement a les moyens d'acheter la paix sociale et pourra revoir à la hausse, le pourcentage subventionnable des prix des céréales. Notons que les stocks stratégiques du pays, aliment de base pour des millions d'algériens, représentent en moyenne 2 semaines à un mois de consommation. En attendant, l’Algérie s’approvisionnera sans doute de son ancien fournisseur : la France.