hamadoun-tandina.jpgLes juges de la Cour d'assises de Melun, dans la région parisienne, ont été au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé une condamnation à sept ans de prison.

«Il n'y a aucun doute sur le rapport sexuel, puisqu'il y a un bébé», dont les tests ADN ont prouvé qu'Hamadoun Tandina, âgé de 68 ans au moment des faits, était bien le père, avait déclaré l'avocat général François Camard. L'accusé encourait une peine de 20 ans d'emprisonnement.

La jeune victime, aujourd'hui au collège, se rendait régulièrement chez M. Tandina, l'un de ses voisins, conteur dans plusieurs centres culturels et qui s'est notamment produit au musée parisien du quai Branly. Il l'a violée chez lui à de nombreuses reprises, entre ses 10 et ses 13 ans.

C'était finalement sa mère qui avait découvert la grossesse, quasiment à son terme, un matin où sa fille était dans la salle de bains, s'apprêtant à partir à l'école.

Faisant preuve d'un grand aplomb, la jeune fille avait impressionné la cour d'assises en décrivant les viols, soutenant pendant tout le procès le regard de son agresseur, qui niait jusqu'à l'absurde.

«J'ai vraiment de la haine pour lui, il me dégoûte», avait-elle déclaré, baskets aux pieds et portant de longues tresses. Elle était arrivée en France à 10 ans en provenance de la République démocratique du Congo.

De son côté, l'avocate de M. Tandina, Me Clarisse Scialom, reconnaissant que ce n'était «pas une mince affaire» de défendre cet homme, a souligné le caractère bancal du dossier et plaidé l'acquittement.

Elle a notamment émis des réserves quant à l'âge réel de la victime, née pendant la guerre en République démocratique du Congo, et a assuré qu'il y avait un doute sur le fait que les relations sexuelles n'étaient pas consenties.

M. Tandina avait jusqu'à présent un casier judiciaire vierge et l'enquête n'a pas permis de découvrir d'autres victimes.