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La justice française a confirmé le non-lieu général rendu dans ce dossier par une juge d'instruction en novembre 2014, non-lieu que la femme et les deux enfants d'Ali Mécili contestaient.

Contacté par l'AFP, leur avocat, Me Antoine Comte, n'a pas exclu d'autres recours, notamment devant la Cour de cassation.

"Il est hors de question qu'on accepte que cette affaire se termine. Ca ne ferait qu'encourager les services étrangers à commettre des assassinats d'opposants sur le territoire français", a-t-il déclaré.

L'avocat a rappelé que l'Elysée avait assuré par écrit à l'épouse de la victime, Annie Mécili, que François Hollande souhaitait "que la lumière soit faite sur cette affaire".

Le 7 avril 1987, Ali Mécili, 47 ans, avait été exécuté de trois balles dans le hall de son immeuble, boulevard Saint-Michel. Devenu avocat au barreau de Paris, Ali Mécili avait un rôle charnière au sein des oppositions algériennes.

Porte-parole d'Hocine Aït Ahmed, il avait contribué à un rapprochement avec Ahmed Ben Bella. Ensemble, ils avaient fondé en 1985 à Londres un "Front uni des forces opposées" à l'ex-président de la république Chadli Benjedid.

La famille a toujours soupçonné Alger et ses services d'être derrière ce "crime d'Etat".

Deux mois après l'assassinat, la Brigade criminelle avait interpellé un suspect, Abdelmalek Amellou, connu pour être un truand et dénoncé par un renseignement anonyme. Chez cet homme qui a nié les faits, les policiers avaient retrouvé un ordre de mission de la Sécurité militaire algérienne. Après sa garde à vue, il avait été relâché et expulsé en Algérie, sur ordre du ministre de la Sécurité français Robert Pandraud. Une décision qui avait suscité une vive polémique et l'indignation de la famille Mécili.

L'enquête a longtemps piétiné et des commissions rogatoires internationales sont restées sans réponse en Algérie. Les juges français avaient cependant recueilli au début des années 2000 deux témoignages d'anciens officiers des services secrets algériens mettant en cause le pouvoir à Alger.

L'un d'eux, Mohamed Samraoui, avait dit avoir assisté à une remise d'argent dans les mains d'Amellou pour payer son contrat.

En 2007, le juge d'instruction avait lancé deux mandats d'arrêt contre Abdelmalek Amellou et un capitaine de la sécurité militaire, Mohamed Ziane Hasseni, visé par le témoignage de l'ancien officier.

Arrêté un an plus tard à l'aéroport de Marseille, puis mis en examen pour "complicité d'assassinat", Mohamed Ziane Hasseni avait crié à la méprise. L'arrestation de cet homme devenu diplomate avait empoisonné les relations franco-algériennes.

Lors d'une confrontation avec ce suspect, le témoin s'était montré moins catégorique. En 2010, la justice avait accordé un non-lieu à Mohamed Ziane Hasseni, à la grande satisfaction d'Alger et de Paris, qui voyaient "un développement positif" des relations bilatérales.