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Interpellé en gare d'Arras (Pas-de-Calais), Ayoub El Khazzani est toujours en garde à vue au siège de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Ce Marocain de 26 ans avait été signalé en février 2014 à la France par les autorités espagnoles pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale, a indiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve samedi, et il faisait depuis l'objet d'une fiche «S» (Surêté d'État).

«Mon client ne m'a pas paru dangereux, pas vindicatif, pas revendicatif, au contraire un peu étonné de tout ce qui pouvait lui arriver», indique sur BFM TV Me Sophie David, avocate au barreau d'Arras.

«Quand je lui rappelle pourquoi il est là, il est médusé du caractère terroriste qui est attribué à son action», rapporte-t-elle. Démentant tout commanditaire, il explique son geste «uniquement par le besoin d'argent».

Par l'intermédiaire de son interprète, il raconte avoir trouvé «providentiellement» une valise contenant une Kalachnikov et un portable dans un jardin public à côté de la gare du Midi à Bruxelles où il a l'habitude de dormir avec d'autres sans-abris.

Sur les conseils de plusieurs sans-abris, il monte à bord du Thalys dans l'idée de «rançonner» des passagers, rapporte son avocate. «Il pensait ensuite, en tout cas c'est ce qu'il déclare, tirer dans une vitre du train et sauter par la vitre pour s'échapper».

L'avocate décrit un homme «très chétif, quelqu'un de très affaibli physiquement parlant, comme s'il souffrait de malnutrition, très très maigre et très hagard».

Ayoub El Khazzani a habité en 2014 en Espagne puis en Belgique en 2015. Selon une source antiterroriste espagnole, il aurait été arrêté au moins une fois sur le territoire espagnol pour un délit en lien avec des stupéfiants.

Selon cette même source, il serait venu en France en 2014 d'où il aurait rejoint la Syrie avant de revenir ensuite sur le territoire français, une information qui n'a pas été confirmée côté français.

À Algésiras, une ville du sud de l'Espagne où il aurait vécu pendant un an, le jeune homme est décrit comme quelqu'un d'«ordinaire».

«Il jouait au football, il allait pêcher, il travaillait pour gagner sa vie», a dit à Reuters le président de la communauté musulmane du sud de la ville, Kamal Cheddad, à la mosquée locale du quartier d'El Saladillo.