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La mosquée En Nour a accueilli officiellement samedi à Nice ses premiers fidèles, qui attendaient depuis 15 ans cette ouverture combattue par la mairie Les Républicains.

La mosquée a reçu samedi matin l'autorisation d'ouverture signée par la préfet, qui s'est substitué au maire de la ville, Philippe Pradal. L'élu Les Républicains, qui a succédé à Christian Estrosi, avait refusé d'accorder son autorisation en dépit d'une décision de justice.

«C'est une joie qui n'est pas feinte, mais pas non plus un triomphalisme béat», a déclaré Ouassini Mebarek, avocat et président de l'association cultuelle. «C'est la reconnaissance du droit, et d'un droit, celui d'exercer librement son culte en France dans le respect des valeurs de la République».

Le projet de construction de cette mosquée avait commencé en 2003 avec l'achat d'un bâtiment situé au milieu d'un ensemble de bureaux. Le propriétaire, devenu plus tard ministre des cultes en Arabie Saoudite, voulait ainsi offrir un lieu de culte décent aux musulmans niçois. L'ex-maire de Nice, Christian Estrosi, devenu président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, s'était fermement opposé à l'ouverture de la mosquée, estimant encore vendredi aux côtés du nouveau maire qu'elle faisait «courir à la ville des risques d'ordre public, que ce soit sur les idées ou les propos véhiculés au sein de cet établissement dont le propriétaire», selon eux, «prône la charia».

Le Conseil d'Etat a estimé que ce refus portait «une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte», conduisant le préfet à donner vendredi son feu vert à l'ouverture tout en recommandant au gestionnaire de la mosquée de couper les ponts avec le propriétaire saoudien par le biais d'une donation.

Amaria, une musulmane déclare être «Heureuses et apaisées d'avoir trouvé cet endroit. Avant, on priait dans un sous-sol, et même dehors quand il n'y avait plus de place. On en avait marre de se cacher, on n'est pas des souris!».