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Dans une étude intitulée Apprendre à vivre avec du pétrole à bas prix, le FMI relève que l’Algérie et six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) appliquent d’ambitieuses mesures d’assainissement budgétaire, mais que les soldes budgétaires vont se détériorer dans plusieurs pays en raison de la baisse des cours du brut.

Ainsi, un effort supplémentaire pour réduire un déficit substantiel est requis à moyen terme pour préserver la viabilité budgétaire de l'Algérie. Pour les pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), d’autres mesures sont nécessaires pour protéger l’indexation de leurs monnaies sur le dollar, ajoute l’étude.

Le Fonds met en garde Alger contre des signes de pressions sur les liquidités dans le système financier et le risque de détérioration de la qualité des actifs. De profondes réformes structurelles sont nécessaires pour améliorer les perspectives à moyen terme et favoriser l’inéluctable diversification pour créer des emplois, ajoute l’étude. Le chômage devrait encore toucher 1,3 million de personnes en 2021, sous l’effet de pressions budgétaires.

La valeur des exportations de brut et de gaz en Algérie doit baisser cette année de 35 milliards de dollars par rapport à 2014, indique l’étude. En 2015, le FMI estime que les pays du CCG avaient vu les revenus de leurs exportations d’hydrocarbures baisser d’environ 300 milliards. En conséquence, l’Algérie devraient accumuler des déficits de quelque 900 milliards d’ici 2021, selon l’étude.

Pour équilibrer son budget, l’Algérie serait amenée à réduire d’un tiers, en moyenne, ses actuelles dépenses publiques, ajoute le FMI. Les monarchies du Golfe ont aussi la latitude d’augmenter leurs revenus en prélevant des taxes comme la TVA, la taxe sur la propriété ou en imposant l’impôt sur le revenu pour les personnes et les entreprises, suggère le Fonds.

Après avoir puisé dans leurs réserves en devises, estimées à 2500 milliards de dollars, la plupart des pays pétroliers ont dû réduire leurs dépenses et commencer à s’endetter pour combler leurs déficits budgétaires. Malgré ces mesures, le déficit restera élevé cette année, à 16% du PIB, mais l’étude du FMI rassure, l’Algérie n’est pas menacé de récession.

La dette publique devrait passer de 13% du PIB l’an dernier à environ 45% du PIB en 2021, prédit le FMI qui prévient que les réserves en devises s’éroderont au fil du temps, en l’absence de mesures d’assainissement budgétaire et en cas de persistance de prix bas du brut.