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400 morts est un chiffre vivement contesté par le gouvernement éthiopien. Pour les autorités éthiopiennes, le bilan officiel de ces manifestations est de 173 morts, dont 28 policiers et officiels.

HRW accuse le gouvernement d'avoir mené une «répression brutale» contre des manifestants «généralement pacifiques» et assure avoir documenté l'usage répété par les forces de sécurité éthiopiennes de tirs à balles réelles.

L'organisation de défense des droits de l'Homme affirme avoir identifié par leurs noms plus de 300 tués, pour la plupart des étudiants.

«Les forces de sécurité éthiopiennes ont tiré et tué des centaines d'étudiants, de fermiers et de manifestants pacifiques avec un dédain complet pour la vie humaine», a commenté Leslie Lefkow, directrice adjointe Afrique chez Human Rights Watch.

Le rapport de 61 pages fait également état de «dizaines de milliers d'arrestations» et évoque des cas de tortures et de viols.

Les manifestations, violemment réprimées, ont commencé en novembre 2015 suite à un plan d'urbanisme controversé d'extension des limites municipales de la capitale Addis Abeba. Le plan avait suscité des craintes d'expropriation de fermiers Oromos, le plus important groupe ethnique du pays.

Les Oromos se plaignent régulièrement de discriminations par le gouvernement éthiopien au profit de deux autres grands groupes ethniques, les Tigréens et les Amhara. La crise la plus grave depuis 10 ans.

Le plan d'urbanisme a été abandonné en janvier 2016 sans que cela suffise à calmer les manifestants. Le premier ministre Hailemariam Desalegn s'est excusé en mars devant le Parlement pour n'avoir «pas suffisamment écouté les doléances du peuple», mais a rejeté la responsabilité des morts et des destructions sur la violence de certains manifestants.

Cette crise est la plus grave en Ethiopie depuis les violences post-électorales de 2005, qui avaient fait quelque 200 morts.