Ainsi, l'Algérie se classe à la 121e place avec un score de 36,26 et gagne ainsi 5 places (classement 2013: 125e rang avec un score de 36,54) après avoir perdu 4 place en 2013 (classement 2012: 122e rang mondial avec un score de 36.42).

Même si la loi sur l'audiovisuel a boosté le classement de l'Algérie, l’amélioration du score algérien est plus dû à la dégradation de la situation sécuritaire au niveau régional en particulier et mondial en général. Dans un contexte d’instabilité, que ce soit en Syrie, Mali, l’Égypte, Centre-afrique ou encore en Ukraine; ainsi que l'instabilité persistante en Irak, Afghanistan ou encore en Libye font des médias la cibles stratégique pour les groupes ou individus qui tentent de contrôler l’information.

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La Tunisie au 133e rang
L’accession au pouvoir du parti Ennahda au lendemain des premières élections libres de Tunisie ne permet pas de rompre avec la – traditionnelle – mainmise des autorités sur les médias publics. Reprenant à son compte les habitudes du système Ben Ali, le parti Ennahda se lance dans un jeu faisant et défaisant les carrières à la tête des radios et télévisions publiques. Le 3 mai 2013, la nomination des membres de la Haute Autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) fait renaître les espoirs des défenseurs de la liberté de la presse. Espoirs rapidement déçus par l’annonce inopinée d’une nouvelle vague de nominations aux postes clés de l’audiovisuel public en août de la même année. Trois ans après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, la main de fer du politique continue de court-circuiter les tentatives de réformes, rendant impossible l’indépendance des médias publics.

Le Maroc au 136e rang
Les autorités marocaines, placées sous la houlette des islamistes depuis les élections de 2011, tardent à concrétiser les promesses de réformes annoncées depuis le référendum constitutionnel de 2011. L’année 2013 a été marquée par l’"affaire Ali Anouzla". Le directeur de la version arabophone du site d’informations Lakome a été arrêté en septembre pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais, lui-même renvoyant vers une vidéo attribuée au groupe Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). Libéré après cinq semaines passées en détention préventive, le journaliste est poursuivi pour "assistance matérielle" et "apologie de crimes terroristes" et encourt de dix à trente ans de réclusion criminelle. Cette affaire illustre l’inquiétant amalgame que font les autorités marocaines entre travail journalistique et incitation à l’exécution d’actes terroristes.