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Les États-Unis ont mené mardi une frappe aérienne contre Abou Mohammed al-Adnani, un des plus anciens dirigeants de l'organisation, a annoncé pour sa part un responsable de la défense américaine, sans toutefois confirmer l'annonce de son décès. L'attaque a visé un véhicule dans la ville d'Al Bab, a-t-il précisé.

Amaq, l'organe de communication de Daesh, indique dans un communiqué distribué aux sympathisants de l'organisation que son dirigeant a trouvé la mort «en supervisant les opérations destinées à repousser les campagnes militaires contre Alep».

Daesh contrôle encore des territoires dans l'est et le nord de la province d'Alep, où il affronte les rebelles soutenus par les États-Unis et par la Turquie, mais pas dans la ville elle-même. Les rebelles y livrent une lutte acharnée aux forces gouvernementales syriennes et à leurs alliés.

abou_mohammed_al-adnani1.jpgNé en 1977 dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, sous le nom de Taha Soubhi Falaha, Abou Mohammed al-Adnani était depuis deux ans le principal propagandiste de Daesh et son visage le plus familier sur les réseaux sociaux.

C'est à ce titre qu'en septembre 2014, il avait lancé un appel au meurtre d'«infidèles» français, américains ou de pays alliés par tous les moyens. «Si vous ne pouvez pas trouver d'engins explosifs ou de munitions, isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle ou n'importe lequel de ses alliés, avait-il dit dans un message enregistré. Écrasez-lui la tête à coups de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le.»

Cet appel d'Abou Mohammed al-Adnani, réitéré en mai dernier avant le début du mois de ramadan, avait été cité par Larossi Abballa. Ce sympathisant de Daesh a assassiné le 13 juin un couple de policiers français à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines.

Après l'attentat de Nice le 14 juillet, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a aussi évoqué l'influence du message du groupe armé sur des individus comme Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le Tunisien qui a foncé dans la foule avec un camion.

Avant de prêter allégeance à Daesh, Abou Mohamed al-Adnani avait combattu sous la bannière d'Al Qaïda en Irak, où il avait été fait prisonnier par les Américains dans les années 2000, selon la Brookings Institution.

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En janvier 2016, les autorités irakiennes avaient déclaré qu'il avait été blessé par une frappe aérienne dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, et qu'il avait par la suite trouvé refuge à Mossoul, la capitale de Daesh.