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C'est bien la réalité. En Algérie, la violence en milieu familial est acceptable; et tuer sa femme ou sa fille est acte justifiable. Kenza Sadat, une adolescente de 17 ans, dont les parents sont divorcés, vit chez son père Djamel... on va l'appeler Djamel, car son prénom n'est pas important. Nouvellement arrivés dans un paisible quartier, Kenza et son père habitent au rez-de-chaussée d'une bâtisse dans un nouveau développement de la cité sociale de Chorfa, à Azazga, à 37 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou.

Le 1er février Kenza devait se rendre chez sa grand-mère. Une dispute dégénère et pour des raisons encore inconnus, Djamel inflige un coup mortel à sa fille. L'adolescente cesse de respirer, le père panique, ne sachant pas quoi faire, il décide alors de se débarrasser du corps. Djamel sait qu'il habite dans un quartier résidentiel, et qu'il ne pourra jamais faire sortir le cadavre sans que personne ne se rend compte. Il décide alors d'appliquer la méthode Khashoggi. Combien de temps s'est écoulé entre le meurtre et la méthode Khashoggi? L'enquête nous le révèlera.

Que faire pour le sang? se demande Djamel, "ca risque d'être une véritable boucherie et je ne pourrais jamais tout nettoyer!". Djamel reprend son souffle, la panique s'en va et le cerveau commence à resonner. Il traine le cadavre de sa fille jusqu'à la salle de bain, et met la pauvre Kenza dans le receveur de douche et commence par couper la tête. On ne sait pas si Djamel a utilisé une hache, une scie ou un couteau; mais ce dont on est sur, c'est qu'il a utilisé un outil tranchant. Le plus dure est fait: décapiter sa fille qui le regardait. Djamel continu son œuvre, il découpe les bras et par la suite les jambes. L'homme laisse le corps de sa fille se vider de son sang, et mets tous les morceaux dans des sacs poubelles. Djamel sait que ce n'est pas suffisant pour se débarrasser du cadavre. Il décide alors de bruler le corps. Le criminel se procure de l'essence; on suppose que c'est un carburant qu'il a récupéré de son réservoir d'automobile vu qu'en Algérie, il est interdit de vendre de l'essence dans des bidons (un autre détail que l'enquête nous révèlera).

L'assassin parcourt 10 kilomètres -sans doute à bord d'un véhicule- et se retrouve dans la vaste forêt d’Ath Aïssi, à Yakourène (une région voisine à Azazga). Il sort les sacs, les mets à terre et asperge les morceaux d'essence. Il y mets le feu. Djamel ne comprend pas ce qui arrive. Le corps ne brule pas! Il a consommé tout le carburant et n'est pas parvenu à bruler ne serait-ce qu'un morceau. Djamel abandonne les morceaux dans la foret et rentre chez lui.

Dès le premier jour de la disparition, la maman de Kenza, sans nouvelles de sa fille, a vite contacter la police. Fugue ou kidnapping, une vaste opération de recherche a débuté mais sans résultat.

Deux semaines après la disparition, un berger qui trainait dans le coin, a fait la macabre découverte. Une tête et une jambe gauche, portant des traces de brulures et imbibées d'essence, gisaient par terre. La tête a permis à la pauvre maman de reconnaitre sa fille Kenza.

Il n'a pas fallu très longtemps à la police pour mettre la main sur l'assassin amateur, qui après avoir nié les faits, a tout avoué et a mentionné aux enquêteurs le même lieu où furent découvert les deux membres. Les autres membres du corps, qui n'ont pas été retrouvés, ont sans doute été emporté par des animaux sauvages.

Après avoir reconnu le meurtre, le père a été transféré devant le juge d’instruction pour les chefs d’accusation suivants: "meurtre avec préméditation et actes de cruauté" en vertu des articles 254, 255, 266, 261 et 262 du code pénal. Le juge d’instruction a ordonné son placement en détention provisoire en attendant la programmation de son procès.

Le triste sort que Kenza a connu, n’a pas manqué de jeter l’émoi sur toute la population de la région, du pays et des réseaux sociaux.

Inna lillah wa inna ilayhi raaji'uun