"C'est une expérience (celle de l'Algérie) que nous partageons pour mieux protéger nos pays et nos populations respectifs des déviations de l'extrémisme violent et de la barbarie du terrorisme", a déclaré le ministre des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, lors de son allocution d'ouverture des travaux de la conférence.

Le ministre a énuméré seize points "essentiels" sur la lutte contre les racines de ce fléau.

D'entrée de jeu, M. Messahel a tranché que le l'extrémisme n'est pas un phénomène nouveau. Par contre, "à chaque fois qu'il n'a pas été correctement traité, il a généré les plus grands drames que nous avons connus".

Aussi, il a mis l'accent sur la nécessité de faire le distinguo entre "l'islam, religion de paix, de tolérance et d'ouverture, et l'extrémisme sous toutes ses formes, et dont le terrorisme est une forme d' expression".

La question des combattants étrangers étant un sujet crucial dans la lutte contre le terrorisme, il y a "urgence à agir en amont pour tarir les sources de recrutement et de financement des groupes terroristes (..) dont internet constitue aujourd' hui la meilleure agence de recrutement", a poursuivi le ministre.

Tout en reconnaissant qu'"il n'existe pas d'approche uniforme" en matière de lutte contre l'extrémisme violent, le ministre a rappelé que l'Algérie "a mené une politique de dé-radicalisation multisectorielle inscrite dans le long terme".

Cette expérience s'est basée, outre les plans politique, social et sécuritaire, sur la formation des imams, la propagation d'un islam modéré et tolérant, une meilleure gestion des mosquées, ainsi que la création prochaine d'un Observatoire national de lutte contre l'extrémisme religieux et une Académie des sciences du Fiqh.

De l'avis de cet haut responsable, la lutte contre l'extrémisme violent doit inclure la lutte contre la xénophobie et l'islamophobie, lesquelles contribuent à la radicalisation et au recrutement dans les rangs des groupes terroristes.

Initiée par l'Algérie et encouragée par les Nations Unies, cette rencontre s'articule autour de huit principaux axes, dont la "Présentation de l'importance et du rôle de la lutte contre l'extrémisme violent et la dé-radicalisation dans le combat contre le terrorisme", "le rôle du système judiciaire dans la dé-radicalisation, y compris en milieu carcéral" et du "rôle des instances religieuses dans la dé-radicalisation".