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Un canadien d'origine algérienne qui a été emprisonné pendant un mois en Algérie pour avoir exprimé ses opinions politiques à partir de Montréal, selon ses proches, n’a pu retourner à Montréal comme prévu, samedi. Une situation qui plonge dans le noir sa femme et son avocate.

Au terme d’une visite auprès de ses proches en Algérie, le double nationalité Lazhar Zouaïmia a été arrêté par les forces de l’ordre à Constantine au moment de son départ, le 19 février 2022; une pratique qui est devenue commune dans le pays. Il a alors fait face à plusieurs chefs d’accusation criminels, notamment pour avoir fait "l’éloge des actes terroristes à travers la technologie des médias et de la communication" et aussi parce qu’il aurait soutenu "un groupe terroriste".

Dans les faits, ont rétorqué ses proches et ses avocats, M. Zouaïmia a été détenu pour avoir exprimé sur les réseaux sociaux et dans la rue, à Montréal, son soutien au Hirak. L’homme, qui s’est aussi impliqué pour Amnistie internationale à Montréal, aurait ainsi été arrêté en raison de ses prises de position contraires à celle de Alger.

Au terme de plus d’un mois de détention, l’homme a été libéré provisoirement le 30 mars. Les accusations de terrorisme qui pesaient contre lui ont d’ailleurs été abandonnées. M. Zouaïmia devra toutefois se présenter devant un tribunal algérien à la fin du mois de mai 2022 pour être jugé pour délit d’atteinte à l’unité nationale.

M. Zouaïmia n’avait aucun mandat l’empêchant de quitter le territoire algérien, ainsi il s’est rendu samedi passé à l’aéroport d’Alger, où il devait prendre à 10h du matin un avion en direction de Montréal. Il était alors accompagné de son avocate Me Zoubida Assoul et de deux représentants de l’ambassade du Canada en Algérie. Or, à son arrivée aux douanes, des agents l’ont interrogé pendant une heure, ce qui lui a fait manquer son vol, a indiqué son avocate. Après avoir reçu une nouvelle confirmation qu’aucun mandat ne l’empêchait de quitter le pays, le père de famille, avec l’aide de sa femme Fatima Benzerara, a acheté un nouveau billet d’avion en direction de Barcelone, en Espagne. Mais l’histoire s’est répétée: des agents frontaliers ont de nouveau interrogé longuement l’homme, le faisant ainsi manquer son vol. Ne sachant pas pourquoi la police l’empêche de partir, M. Zouaïmia a repris le chemin du retour en direction de la maison de ses proches.

Le porte-parole d'Affaires mondiales Canada a indiqué que "le gouvernement du Canada est au courant qu’un citoyen canadien aurait été empêché de retourner au Canada. Des agents consulaires sont en contact avec les autorités locales et fournissent une assistance consulaire". Aucune autre information n'a été divulguée.