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"Mon départ a constitué un crève-cœur. Il y avait une sensibilité partagée au niveau humain et sportif avec eux (les joueurs). De ce côté-là, oui, c’est un gâchis. Reste qu’on ne peut pas faire abstraction de tout un environnement." Au moment de faire le bilan de ses 21 mois passés à la tête de la sélection d’Algérie, Christian Gourcuff se montre nostalgique. Et cela même si c’est Gourcuff qui a demandé et fini par obtenir la rupture de son contrat de sélectionneur dimanche.

Une décision devenue inévitable en raison d’un ensemble de facteurs. En premier lieu, un besoin se sentir impliqué "à 100 %, pas à 30 %", comme le technicien français l’a révélé dans les colonnes de L’Equipe. En cause : son absence d’emprise sur la politique de formation qu’il comptait mettre en place. Les carences des clubs dans ce domaine et la valse des entraîneurs, spécialité locale, n’y auront rien arrangé.

Christian Gourcuff supportait aussi de plus en plus mal l’impossibilité d’exercer son travail au quotidien, et cela même si chaque retrouvaille avec ses joueurs lui procurait beaucoup de plaisir. "Les rassemblements, c’était toujours sympa et enrichissant. Sur le plan relationnel et dans l’application à l’entraînement, c’était un régal. Malheureusement, je n’avais que trois entraînements lors de chaque rassemblement. Pour moi qui a vécu ce métier au quotidien pendant vingt-cinq ans, c’est peu. Comme je l’ai dit aux joueurs, eux, après les stages, retrouvaient leur quotidien en club", souligne l’ancien professeur de mathématiques.

Pour finir, Gourcuff a évidemment évoqué l’ambiance pesante autour de la sélection depuis les sifflets qui l’ont ciblé en octobre 2015. "Je ne me retrouvais pas du tout dans ce contexte. Je me sentais en décalage. À l’automne dernier, il y a eu une forme de rupture. Il y a eu une dégradation dans l’environnement de l’équipe nationale. Ce n’est pas un problème de pression. Mais à un moment donné, je ne cherche pas la gloire, l’argent et je ne suis pas imperméable à la bêtise. Il y a eu des trucs complètements aberrants au niveau médiatique. La presse et le vice, ça compose un drôle de cocktail."

Pour toutes ces raisons, Christian Gourcuff a préféré mettre un terme à sa collaboration. Quitte à faire une croix sur une possible belle aventure à la CAN 2017 ou au Mondial 2018. Une perte dont il est conscient. "Je veux juste un environnement qui me convienne (...) Ça peut être contre mes intérêts car cette équipe d’Algérie peut faire quelque chose de grand à la Coupe du monde dans deux ans. Mais, de toute manière, plus qu’un palmarès, j’ai besoin de me sentir bien au quotidien. Pour moi, c’est ça qui compte." Et malgré l’attachement qu’il leur porte, cela passait par une séparation avec les Fennecs…