Elles concurrencent davantage les hommes. Les portefeuilles ministériels ne sont plus la chasse gardée des hommes. Longtemps accaparés par eux, les postes de responsabilité changent d'appartenance.

P140507-15.jpgLes femmes sont de plus en plus nombreuses à s'impliquer dans la gestion des affaires de l'Etat. L'histoire entre elles et la politique ne vient que de commencer. Après le Parlement, les femmes investissent le palais.

Celles-ci commencent réellement à peser sur la balance de l'Exécutif. De quatre, elles sont passées à sept femmes ministres dans l'actuel gouvernement de Sellal. Presque le tiers de l'Exécutif. Un quota jamais atteint par les précédents gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance.

Désormais, l'équipe Sellal sera marquée par une forte présence féminine. L'entrée au gouvernement de sept femmes est loin d'être un non-événement. Bien au contraire, c'est un véritable acquis pour la femme.

Ce geste politique fort traduit un message clair et direct à l'adresse des partis politiques qui refusent encore de jouer le jeu et continuent de marginaliser la place de la femme dans la vie politique. La décision du président de la République obéit à son engagement de promouvoir la présence de la femme dans la vie politique en imposant un quota de 30% de femmes dans les assemblées élues.

La nouveauté est que la femme ne s'occupe plus des secteurs secondaires. Son champ d'action s'élargit davantage pour atteindre des secteurs stratégiques. Après la culture, la solidarité et l'aménagement, la gent féminine gagne de nouveaux secteurs importants.

La nomination de Nouria Benghebrit à la tête de l'Education nationale traduit l'implication de la femme dans la gestion des dossiers lourds de l'Etat. Sachant qu'elle est majoritaire avec plus de 52% de femmes activant dans ce secteur, cette nomination est une véritable reconnaissance de l'apport de la femme dans ce secteur.

Mme Benghebrit est une femme au parcours de combattante. Elle a occupé, tout au long de sa carrière professionnelle, plusieurs postes de responsabilité dans les domaines de la recherche scientifique, le développement technologique et la connaissance, outre la coordination de projets de recherche sur l'école et l'éducation.

Ayant une expérience dans le domaine, Mme.Benghebrit peut apporter du sang neuf à ce secteur en crise depuis plus d'une décennie. Le tourisme est un autre acquis pour la femme.

Confié pour la première fois à une femme, ce secteur qui n'est pas moins important peut connaître l'essor tant souhaité. La nouvelle ministre, Nouria Yamina Zerhouni, s'est engagée à poursuivre le travail au «service du secteur sur lequel mise l'Algérie pour la réalisation d'un développement économique durable.

«Je ne ménagerai aucun effort pour redresser ce secteur vital et important en remédiant aux insuffisances», a-t-elle affirmé en marge d'une cérémonie de passation de fonctions tenue hier. Soutenue par la ministre déléguée à l'Artisanat, Mme Aïcha Tagabou, la plus jeune des membres du gouvernement, le secteur a de fortes chances de rompre avec les vieilles méthodes.

Le tourisme constitue l'un des secteurs stratégiques qui pourrait assurer une alternative aux hydrocarbures à travers son développement. Le maintien de la ministre de la Poste et celle de l'Aménagement en tête et le remplacement de Khalida Toumi par Nadia Labidi attestent la compétence de la gent féminine dans la gestion des affaires de l'Etat. Le nombre de femmes sera certainement revu à la hausse lors du prochain remaniement dans l'objectif d'atteindre la parité.