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«Nous sommes satisfaits. Il n'y a plus d'obstacle à son exécution sauf s'il demande la grâce au président et que le président lui octroie», a dit l'avocat général, Mahbubey Alam après la décision de la Cour.

Aucun condamné pour crime de guerre n'a été gracié au Bangladesh et Nizami, 73 ans, pourrait être pendu dans les prochains jours.

La sécurité a été renforcée à Dacca, capitale déjà sous haute tension après les récents meurtres de militants laïcs, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses qui pourraient avoir été perpétrés par des islamistes.

La condamnation d'autres dirigeants de Jamaat el-Islami avait déclenché en 2013 des violences meurtrières, environ 500 personnes ayant été tuées dans des affrontements entre la police et les islamistes.

Nizami est devenu le chef de Jamaat el-Islami en 2000 et a été ministre du gouvernement soutenu par le parti entre 2001 et 2006.

L'accusation estime que le dirigeant a joué un rôle de premier plan dans la création de la milice extremiste pro-pakistanaise Al-Badr qui a tué intellectuels, médecins et journalistes lors de la guerre d'indépendance.

Les corps des victimes avaient été retrouvés les yeux bandés, les mains liées dans un marais de la banlieue de la capitale.

Nizami avait ordonné ces meurtres pour «paralyser intellectuellement» ce pays en devenir, a estimé l'accusation.

L’intégriste a été condamné en 2014 par le tribunal international des crimes du Bangladesh (ICT), une juridiction controversée mise en place en 2010 par le gouvernement et qui a reconnu coupable plus d'une dizaines de responsables de l'opposition pour crimes de guerre.

Les organisations de droits de l'homme jugent que ces procès ne remplissent pas les standards internationaux et manquent d'observateurs extérieurs.

La guerre de 1971 avait débouché sur la naissance du Bangladesh, qui était depuis 1947 une province du Pakistan appelée Bengale oriental, puis Pakistan oriental.