bachar-al-assad.jpgIl s'agit de la plus large amnistie annoncée depuis le début du conflit le 15 mars 2011, déclenché par un mouvement de contestation pacifique qui, après avoir été réprimé dans le sang, a dégénéré en rébellion contre le régime Assad. Si elle est mise en application intégralement, des dizaines de milliers de détenus devraient être libérés.

L'amnistie concerne pour la première fois des crimes figurant dans la loi sur le «terrorisme» de juillet 2012, qui comprend à la fois les rebelles et les militants anti-régime. Les amnisties précédentes avaient exclu les «terroristes» et les «criminels en fuite».

Une première
Selon un juriste et militant des droits de l'Homme à Damas, cette amnistie doit concerner les personnes à la fois jugées et celles bien plus nombreuses qui croupissent sans jugement dans les prisons et les centres de détention des renseignement du régime. C'est également la première fois que le régime offre une amnistie aux combattants étrangers qui se rendent d'ici trois mois.

Lors des amnisties précédentes, les organisations de défense des droits de l'Homme avaient affirmé que les décrets n'avaient pas été appliqués dans leur intégralité et que beaucoup de détenus n'avaient pas retrouvé la liberté.

Citant le ministre de la Justice, la télévision d'Etat a indiqué que cette initiative intervenait «dans le cadre de la réconciliation et de la cohésion (...) après les victoires de l'armée» sur le terrain, face aux rebelles. Il s'agit de la cinquième amnistie générale depuis le début du conflit en Syrie. M. Assad avait décrété des amnisties le 31 mai et le 21 juin 2011 ainsi que le 15 janvier 2012 et le 16 avril 2013.

Le régime n'a jamais reconnu l'ampleur de la contestation en mars 2011 et accuse les rebelles d'être des «terroristes à la solde de l'étranger» qui cherchent à semer le chaos dans le pays.

L'amnistie de lundi intervient après l'élection présidentielle du 3 juin organisée par le régime dans les territoires sous son contrôle, et qui a été décriée comme une «parodie de la démocratie» par l'opposition et les pays occidentaux. M. Assad a été réélu pour un 3e mandat de 7 ans.

Pour rappel, des groupes islamistes et jihadistes dont la majorité des membres sont venus de l'étranger (l'Europe, pays du Maghreb, la Tchétchénie, l’Irak, la Jordanie, l’Afghanistan), se sont ensuite infiltrés dans le pays pour aider la rébellion syrienne à tenter de faire tomber le régime.