ALGERIA-POLITICS-DEMO-PRESIDENT
L’ONG Amnesty International prépare son rapport annuel sur l’Algérie, qui devra être rendu public au mois de février 2016. Mais d’ores et déjà, l’ONG internationale a saisi l’opportunité de la célébration de la Journée mondiale des droits humains, ce jeudi 10 décembre 2015, pour communiquer sur la quatrième édition du “marathon des lettres”, une grande campagne mondiale en faveur des droits de l’Homme.

A cette occasion, Amnesty international a alerté sur la situation alarmante en Algérie, et exprime ses vives préoccupations, s’agissant notamment de la répression de la liberté de dire et de se positionner politiquement et les violences sous toutes leurs formes à l’égard des femmes. «Les autorités algériennes ont intensifié la répression de la liberté d’expression en ligne et hors ligne à travers le pays ces dernières semaines», relève Amnesty Algérie dont la directrice pour la section Algérie, Hassina Oussedik-Giraud, déplore que «toute personne qui émet des opinions est poursuivie en justice. Elle est condamnée, généralement, à des amendes de plus en plus élevées».

Selon le quotidien Liberté, les cas sont nombreux, notamment le dessinateur Tahar Djehiche, condamné à 6 mois de prison assortie d’une amende de 500.000 DZD, le blogueur Okacha Mehda inculpé pour un commentaire posté sur Facebook, sept manifestants du comité national contre le chômage à Ouargla et à Tamanrasset condamnés le 7 octobre dernier à une année de prison et une amende de 5.000 DZD chacun, le journaliste Hassan Bouras à El-Bayadh poursuivi pour outrage à corps constitué.

La directrice d’Anesty Algérie ajoute que «c’est important pour une société d’avoir un débat contradictoire. Pourtant, dans le pays, on œuvre à réprimer l’expression libre», emboitant le pas à d’autres animateurs de l’ONG qui sont d’avis que «la récente série d’arrestations et de poursuites visant des militants pacifiques tend à montrer que les libertés civiles sont de plus en plus menacées en Algérie».

De même, les violences subies par les femmes inquiète Amnesty International, particulièrement en raison de la lenteur des autorités à aller au bout de leur démarche consistant à pénaliser des agressions physiques et morales contre les femmes quels que soient leurs auteurs et le lieu où elles surviennent.