«Tout comme dans la scène politique, la scène médiatique est également polluée. Il y a une certaine presse jaune qui appartient à des clans qui croient se permettre tout: diffamer, insulter et même renvoyer des journalistes ayant 30 ans d'exercice. Cela doit cesser, on doit s'entraider à faire ce travail», a déclaré Amar Saâdani dans une allocution prononcée aux termes d'un déjeuner au restaurant Le Moncada (Alger), offert par son parti à l'honneur des journalistes à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse et d'expression.

saadani.jpgPar la célébration de cette journée, longtemps abandonnée par le vieux parti, le porte-parole du parti, Saïd Bouhedja, marque, avec son équipe, le grand retour et annonce une offensive médiatique «car le FLN n'abandonnera pas ce terrain», assure le porte-parole.

Amar Saâdani a rappelé que son parti est à chaque fois accusé de trafiquer les élections, de frauder, d'être pro-pouvoir et d'autres maux encore. Seulement, explique l'orateur, c'est le FLN qui revendique le véritable changement et cela depuis 2007.

«Si aujourd'hui le secrétaire général du FLN est la cible d'attaques venant de toute part, c'est parce qu'il revendique ce changement. Ce n'est pas une question de personne, s'il faut que Saâdani quitte le parti, il le fera, mais le changement doit arriver», insiste-t-il. Interrogé sur ce qu'il pense de l'idée de la dissolution de l'APN plaidée par Louisa Hanoune, M. Saâdani a un sourire en coin, comme pour dire qu'on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis.

«Nous sommes les partis majoritaires, on ne va quand même pas demander de perdre cette majorité! Mais ceux qui veulent cette dissolution qu'ils avancent leurs arguments, qu'ils nous donnent des arguments solides pour cela.»

Emporté dans cet élan de liberté d'expression et fort de son statut de...victime, il ôte ses gants pour ne pas s'encombrer de détails et cite des noms de titres et de journalistes, ce qui est rare chez les responsables du FLN.

«Quand j'ai revendiqué le changement dans un forum au journal Al Khabar, le directeur de ce journal a été relevé de ses fonctions», il ajoute, «les attaques dont me crible la journaliste d'Al Watan, Salima Tlemçani, sont infondées et je la défie de me ramener une seule convocation de la justice à Djelfa. C'est de l'acharnement et j'aurai aimé la voir ici pour débattre avec elle», s'est-il emporté.

Il tempère avec une douce tonalité: «Ils m'ont diffamé, ils se sont attaqués à ma personne, à ma famille et je n'ai jamais déposé plainte contre un journaliste algérien, jamais!», puis il lance un appel du pied aux médias: «Aidez-moi à faire le ménage.» Il y a dans notre pays, dit-il, «une cinquième colonne qui détruit tout ce qui est professionnel aussi bien dans les médias que dans le monde politique. Je dirai même plus, cette cinquième colonne guette tous les secteurs pour détruire toute bonne volonté. Il faut que cela cesse!».

Il relance son appel: «Je demande qu'on s'entraide pour assainir la situation, aussi bien dans le monde politique, que dans le monde médiatique.» Pour le monde politique, il affirme que le véritable changement est contenu dans la nouvelle Constitution qui consacrera, selon lui, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, renforcera les droits de l'homme et la liberté d'expression.

Sur le plan médiatique, Saâdani a insisté sur le fait que s'il recevait du monde médiatique, cette corporation sera assainie. «Je plaide à ce que la publicité soit distribuée en fonction du tirage et du lectorat et non en fonction des insultes», a-t-il dit, «mais il appartient encore une fois aux médias d'accompagner et de participer au changement, car c'est le quatrième pouvoir». Au sujet des journalistes, eux-mêmes, le secrétaire, général du FLN a indiqué qu'il est nécessaire et urgent de créer un syndicat.

«Un véritable syndicat qui sortira des urnes, est le seul à même de préserver les droits des journalistes qui sont à la merci des patrons sans foi ni loi.» «Je sais que les journalistes sont maintenus dans la précarité alors que des patrons brassent des milliards, créez un syndicat, le FLN sera avec vous.»