Depuis le mercredi 11 mars dernier, cette chaîne de télévision qui a ouvert ses plateaux à des opposants du gouvernement en place sans aucune restriction à cesser d’émettre sur satellite suite à des pressions exercées par les autorités algériennes sur le provider jordanien Noorsat.

La veille, à savoir le mardi 10 mars, c’est la Gendarmerie Nationale qui a perquisitionné arbitrairement les studios et locaux de cette chaîne de télévision afin de saisir toutes les caméras, ordinateurs, DVD et matériel audiovisuel.

al-atlas-tv.jpgOfficiellement, les autorités avancent le prétexte d’une absence d’une autorisation de diffusion en Algérie pour justifier cette perquisition suivie de saisie. Cependant, Al-Atlas TV, dont le personnel est composé essentiellement de jeunes techniciens et journalistes algériens fraîchement diplômés, travaille en Algérie depuis 2012.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube par la chaîne Al-Atlas TV, le directeur de l'information de cette chaîne indépendante lance un appel au secours et réclame l'aide des journalistes algériens et étrangers. “La liberté d'expression est en danger en Algérie. J'appelle les Algériens à se solidariser avec nous pour se battre contre les atteintes répétées à cette liberté dans notre pays”, dit-il.

A aucun moment, ses responsables et journalistes n’ont été inquiétés. Elle dispose également du même statut juridique des autres télévisions privées algériennes qui n’ont guère été empêchées de diffuser leurs programmes. A quoi rime donc cette interdiction imposée à Al-Atlas TV ? Son directeur général, Hichem Bouallouche, a fait savoir à la presse algérienne que les autorités veulent punir sa chaîne parce qu’elle remet en cause le 4e mandat que veut briguer Abdelaziz Bouteflika alors que son état de santé est déplorable et le pays réclame une alternance politique.

En dépit d’un important élan de solidarité pour la chaine Al-Atlas TV, les autorités algériennes ne sont pas revenues sur leurs décisions. Les condamnations de Reporters Sans Frontières, La Ligue Algériennes de Défense des Droits de l’Homme ainsi que la forte mobilisation des médias algériens et des cyber-activistes sur les réseaux sociaux, n’ont pas réussi à forcer Alger à cesser cette violation de la liberté d’expression.