Les autorités régionales de Crimée ont officiellement demandé lundi le rattachement du territoire ukrainien à la Fédération de Russie. Une délégation d'élus régionaux de Crimée est attendue dans la journée à Moscou.

L'Union européenne enverra le message le plus fort possible à la Russie en lui imposant des sanctions, a prévenu lundi la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Le secrétaire britannique au Foreign Office, William Hague, a déclaré lundi à Bruxelles qu'il s'attendait à ce que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne s'accordent sur des sanctions contre des personnalités russes et criméennes impliquées dans la sécession du territoire ukrainien.

« J'ai confiance dans le fait que nous parviendrons à un accord », a dit le chef de la diplomatie britannique à son arrivée à Bruxelles.

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La Douma adoptera rapidement une loi sur la Crimée
La Douma, chambre basse du parlement russe, adoptera dans un « très proche avenir » une loi autorisant la Crimée à rejoindre la Russie, a déclaré lundi son vice-président Sergueï Neverov, cité par l'agence Interfax.

« Les résultats du référendum en Crimée montrent clairement que les habitants de Crimée voient leur avenir seulement au sein de la Russie », a déclaré Sergueï Neverov.

La Douma, a-t-il dit, prendra les décisions législatives nécessaires quant aux résultats de ce référendum dans « le plus proche avenir ».

Dans un premier temps, la Crimée adressera officiellement une demande de rattachement à la Russie au président Vladimir Poutine. S'il l'approuve, Poutine la transmettra aux deux chambres du parlement -Douma et Conseil de la Fédération-, qui élaborera un traité que signeront la Russie et la nouvelle entité.

En vertu de ce traité, une période de transition pourrait être proposée à cette nouvelle entité en vue de son intégration au sein des systèmes économique, financier et juridique russes.

Après la signature du traité, la Cour constitutionnelle russe pourrait être amenée à en vérifier la légalité. Le traité devrait être ensuite adopté par les deux chambres du parlement.

Washington ne reconnaîtra jamais le référendum en Crimée
Barack Obama a déclaré dimanche au téléphone à Vladimir Poutine que les États-Unis ne reconnaîtraient jamais le résultat du référendum en Crimée et qu'ils étaient prêts à imposer des sanctions contre la Russie.

Ces sanctions devraient prendre la forme de mesures ciblées dès lundi contre des responsables russes en coordination avec l'Union européenne. Le président américain a redit à son homologue russe que la crise pouvait encore être résolue par la voie diplomatique, mais souligné que l'armée russe devait d'abord cesser ses « incursions » en Ukraine.

Vladimir Poutine ne sera pas concerné, et les oligarques devraient également être épargnés, selon une source au Congrès.

Dans le même temps, Washington est bien conscient que la Russie pourrait répliquer en réduisant par exemple la coopération avec les États-Unis sur le dossier nucléaire iranien, la destruction de l'arsenal chimique syrien ou l'utilisation du territoire russe pour le retrait des forces américaines d'Afghanistan.