barack-obama.jpgObama prévient que Moscou, en intervenant en Ukraine, s'expose à un affaiblissement de son influence dans la région.

Le président des Etats-Unis a également pris note d'«informations» selon lesquelles M. Poutine, qui a donné une conférence de presse plus tôt mardi, était en train d'examiner les différentes options s'offrant à lui dans cette crise.

La démonstration de force de Vladimir Poutine en Crimée représente un véritable défi pour le président des Etats-Unis, tant sur le plan politique que personnel, et aussi en tant que dirigeant du pays le plus puissant de l'Alliance atlantique, soudainement replacée dans une logique d'affrontement avec Moscou.

De Harry Truman à Ronald Reagan, deux générations de présidents américains ont endossé ce rôle de «chef du monde libre», expression devenue surannée depuis l'éclatement de l'Union soviétique il y a plus de 20 ans.

Les priorités de politique étrangère de M. Obama depuis son arrivée au pouvoir en 2009 sont connues: recentrage des efforts diplomatiques sur l'Asie pour faire contrepoids à la grande puissance montante, la Chine, et tentative de s'extraire de dix années de guerre dans le monde arabo-musulman.

Mais avec l'Ukraine, «le président Obama se retrouve face à la crise la plus difficile de sa présidence», remarque Nicholas Burns, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'Otan. «La plupart des Européens et Américains sont à mon avis d'accord pour dire qu'il s'agit de la plus grave menace sur la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide».

M. Obama, qui a qualifié dans le passé l'Otan d'«alliance au plus grand succès dans l'histoire», ne partage cependant pas l'enthousiasme de son secrétaire d'Etat John Kerry pour le Vieux continent et a souvent donné la priorité dans ses voyages aux zones de croissance économique, l'Asie mais aussi l'Amérique du Sud.

Sur le plan politique intérieur, ses adversaires républicains tentent depuis des années de présenter M. Obama comme un idéaliste, apôtre de l'apaisement avec les ennemis des Etats-Unis. Pendant sa campagne de réélection en 2012, il avait réussi à éviter ces reproches en mettant en avant ses succès contre Al-Qaïda, notamment la mort d'Oussama ben Laden.