faux bac!Les gendarmes de la section de recherche d’Oran viennent de présenter devant le procureur de la République près le tribunal local puis devant le juge d’instruction 50 personnes dont l’adjoint au recteur de l'université d’Es-Sénia et les directeurs des facultés de droit et des sciences économiques pour faux et usage de faux, usurpation de fonction, contrefaçon de sceaux de l'État et trafic d’influence.

C’est ce qu’a indiqué, hier, un communiqué du commandement de la Gendarmerie nationale. Trois des mis en cause dont deux cadres de la Direction de l’éducation de la wilaya ont été placés sous mandat de dépôt. 41 autres ont été mis sous contrôle judiciaire et les 6 restants remis en liberté provisoire.

Faisant suite à une missive émanant du procureur de la République près le tribunal d'Oran, prescrivant l'ouverture d'une enquête concernant un scandale survenu à la faculté de droit de l'université d'Oran, l'enquête diligentée par les gendarmes enquêteurs de la section de recherche d'Oran, durant sept mois de recherches et d’investigations pour élucider cette affaire, a fait ressortir l'existence de 36 dossiers d'étudiants inscrits à la faculté de droit (29 en filière de droit et 7 en filière de sciences politiques) et 35 autres dossiers d'étudiants inscrits à la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, avec de fausses attestations de baccalauréat ainsi que des cartes d'inscription à l'université. C’est ce qu’a révélé l'expertise effectuée par l'INCC de Bouchaoui.

Les investigations qui se poursuivent toujours ont également indiqué que 3 étudiantes concernées par le trafic avaient obtenu leur licence durant les années 2009, 2010 et 2011.

Ce qui signifie que les malversations ont commencé au minimum 4 à 5 ans auparavant. Ainsi, si l’on prend l’exemple de l’étudiante diplômée en 2009, cela suggère qu’elle a trafiqué son attestation du baccalauréat en 2003 ou en 2004.

En même temps, il s’agira de savoir combien a dû coûter ce trafic et qui sont les responsables impliqués.

Mais il faut dire que l’affaire découverte à l’université d’Es-Sénia n’est que la face cachée de l’iceberg. D’autres centres universitaires ne seraient certainement pas épargnés.

C’est en tout cas un nouveau scandale qui vient d’éclabousser l’éducation qui n’a pas fini de payer les frais d’une gestion approximative pour ne pas dire chaotique. Le trafic d’influence, pour ne pas dire la corruption, aura fini par gagner un secteur aussi noble que celui de l’enseignement.