Benoît XVI«Le pape a annoncé qu’il renoncera à son ministère à 20 heures, le 28 février. Commencera alors la période de "sede vacante" (siège vacant)», a précisé Federico Lombardi, porte-parole du Vatican.

Le pape Benoît XVI a expliqué lundi ne plus avoir les forces de diriger l'Eglise catholique en raison de son âge, 85 ans.

«Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien», a indiqué le pape en latin lors d'un consistoire au Vatican, dans la traduction en français qu'en a faite le Vatican par la suite. «Je pars pour le bien de l'Eglise» a précisé le pape.

Biographie de Benoît XVI
Né le 16 avril 1927, et ancien membre de la jeunesse Hitlérienne, Benoît XVI (Joseph Alois Ratzinger) a été élu le 19 avril 2005 pour succéder à Jean-Paul II. Lorsqu'il est devenu pape, Benoît XVI, d'origine allemande, est arrivé aux commandes du Vatican avec la réputation d'être un cardinal conservateur et intransigeant. Son passage fut différent.

Sous son règne, l'église a fait face à d'importantes crises, notamment des scandales d'abus sexuels sur des enfants par des prêtres occultés pendant des décennies par la hiérarchie religieuse.

Une loi du silence qu'il a brisée en imposant la «tolérance zéro» en matière d'abus sexuels dans les rangs de l'Église catholique et en demandant pardon, en juin 2010, aux victimes de ces sévices. Il avait alors affirmé que la plus grande persécution de l'Église venait d'elle-même à travers ses propres péchés.

Deux ans plus tard, le majordome de Benoît XVI, Paolo Gabriele, est arrêté à la suite d'un scandale de fuites de documents confidentiels et de trafic d'informations au sein du Vatican. Une arrestation qui met en lumière du mécontentement, de la corruption et des divisions au sein du Vatican.

Le pontificat (mondât) de Benoît XVI aura aussi été marqué par la création d'un dicastère voué à la « nouvelle évangélisation » des sociétés déchristianisées, principalement en Europe.

En ce qui a trait aux positions de l'Église catholique sur des questions sensibles telles l'avortement, la contraception ou l'euthanasie, Benoît XVI n'a pas dérogé des positions défendues par son prédécesseur, Jean-Paul II.

Il a cependant retenu l'attention en 2010 dans un livre d'entretiens Lumière du monde, en reconnaissant l'usage du préservatif « dans certains cas » pour éviter des risques de contamination.

Sous le règne de Benoît XVI, l'Église catholique n'a cependant fait aucune concession en matière de célibat de prêtres ou d'ordination des femmes.

Les propos du pape auront aussi parfois créé des polémiques, notamment en 2006, après avoir dénoncé la violence au nom de la religion, dans une allusion indirecte à l'islam.

La seconde a été déclenchée fin janvier 2009 par sa décision de lever l'excommunication de quatre évêques intégristes, dont un négationniste, Richard Williamson. Le pape, se disant mal informé, avait reconnu son erreur.