Lors d'une conférence de presse, le responsable européen a exprimé sa satisfaction à l'égard de "la coopération" et de l" 'assistance" apportées par les autorités algériennes à ses observateurs au cours de leur séjour à Alger.

Outre les points positifs, M. Salafranca a aussi soulevé des défaillances ayant marqué les différentes étapes du scrutin.

Ignacio Sanchez SalafrancaIl a fait état entre autre de la multiplication des candidatures, qui, caractérisée par une participation de 44 partis politiques et de 185 listes indépendantes, a conduit à un " émiettement des voix", favorisant ainsi les partis prédominants.

Le rapport a aussi constaté que le fichier électoral "ne peut pas faire l'objet d'un contrôle avéré de la part des partis politiques et candidats indépendants, affectant la confiance de certains d'entre eux et des organisations de la société civile".

De surcroît, l'absence de publication des résultats détaillés a affaibli la transparence du processus électoral, compliquant la lisibilité des sièges attribués qui ont alors fait l'objet de contestation par certains partis politiques et les représentants de la société civile, selon le rapport.

Quant à la campagne électorale, la mission a déploré qu'elle " n'a pas suscité d'enthousiasme" de la part des citoyens.

En ce qui concerne le revers subi par les partis islamistes algériens lors du dernier scrutin, la mission européenne l'a expliqué par le fait de la "décennie noire" qu'avait connu le pays.

Si les partis islamistes en Algérie n'ont pas connu le même résultat que leurs confrères dans les pays au Maghreb, c'est que la "décennie noire" des années 1990 "a fortement marqué les citoyens algériens", et que "le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP, islamiste) a participé au gouvernement depuis maintenant 17 ans", indique le rapport.

Environ 500 observateurs internationaux étaient présents pour superviser le déroulement du scrutin, y compris ceux de l'UE. Ceux- ci, arrivés à Alger le 30 mars, ont officellement lancé leur mission le 16 avril.

A l'issue des élections législatives, les deux partis au pouvoir, à savoir le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), ont remporté la majorité des 462 sièges que compte le nouveau Parlement, suscitant une controverse au sein des partis vaincus.

Les islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte (AVV) contestent la légitimité du score, tandis que d'autres formations politiques ont décidé de boycotter les travaux de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) en signe de protestation des résultats qualifiés de "frauduleux".