Au théâtre, il avait donné avec virtuosité la réplique à la comédienne Sonia dans la pièce de théâtre Nuit de divorce. Son allure de «voyou» lui donnait une certaine prestance remarquée, que ce soit sur les planches ou au cinéma. Ses rôles de garçon dans le vent lui valait sans aucun doute l'amitié du public qui s'identifiait assurément dans ces gestes de jeune premier. Avec le temps, Rachid Farès incarnait un peu cette réalité algérienne, cette jeunesse parfois dépitée, oisive, mal dans sa peau, mais éternellement libre dans sa tête et dans ses mouvements.

Rachid FarèsAu cinéma, le défunt avait joué dans Morituri de Okacha Touita, Le thé d'Ania de Saïd Ould Khelifa, Le Clandestin de Ben Amar Bekhti, L'Envers du miroir de Nadia Chérabi, entre autres films ainsi que le film de Bachir Derraïs "Le commissaire Llob", inspiré par la série de polars de Yasmina Khadra dont la diffusion à l'AlgerianTV est prévue normalement après le Ramadhan. Sa dernière apparition a été dans le film Benboulaïd de Ahmed Rachedi, aux côtés de Hassan Kachache et Slimane Benaïssa. La disparition du comédien Rachid Farès, mercredi, s'est répandue comme une traînée de poudre non sans faire réagir la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui fera remarquer dans un message de condoléances à la famille du défunt, combien est «une grande perte pour le cinéma et la culture algérienne à ses amis et les milieux du 7e art algérien.»

La ministre a ajouté que le défunt «faisait partie des valeurs sûres du cinéma national» tout en saluant son talent et sa «remarquable» interprétation des différents rôles qu'il a campés durant sa longue carrière artistique.

Rachid Farès a été inhumé jeudi au cimetière de Garidi (Alger) après la prière du Dohr. La levée du corps a eu lieu au domicile familial du défunt au quartier d'El Magharia (ex-Leveilley) à Hussein Dey. On se souviendra toujours de sa grosse gueule sympathique, son front plissé et son air de mafioso, flanqué de luettes noires à l'italienne...