Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue de quatre heures de tractations au siège du Front pour la justice et le développement (FJD) à Alger, les chefs des partis ont décidé de créer le Front politique pour la protection de la démocratie (FPPD) .

"Le Front politique pour la protection de la démocratie a décidé de rejeter les résultats des élections 10 mai et de ne reconnaître ni le Parlement, ni le gouvernement qui en découlera", indique la déclaration.

Le front de l'opposition a dénoncé le régime pour "trucage des élections législatives du 10 mai" et volonté de "retourner aux pratiques du parti unique en utilisant les institutions et les moyens de l'État".

Le FPPD, qui a appelé d'autres partis à rejoindre cette initiative, a en outre préconisé l'installation d'une assemblée constituante qui sera chargée de l'élaboration d'une nouvelle Constitution, ainsi que la formation d'"un gouvernement d'union nationale qui dirigera le pays durant la période de transition", selon la même source.

Malgré le consensus des partis d'opposition de boycotter les travaux du Parlement, il semble peu probable qu'ils vont se retirer de cette institution.

"Le retrait des députés n'aura aucun impact politique sur le terrain, puisque de toute manière, l'administration va les remplacer", a fait savoir à la presse, Abdallah Djaballah, premier responsable du FJD.

Parmi les quatorze parties ayant signé la déclaration, sept n'ont gagné aucun siège dans le nouveau Parlement, tandis que les sept autres ont eu tous ensemble 28 sièges sur un total de 462.

Ce nombre insignifiant s'avère d'autant plus marginalisé que d'autres partis d'opposition majeurs, dont le Parti des travailleurs (PT, 17 sièges) et le Front des forces socialistes ( FFS, 21 sièges), auxquels s'ajoute l'Alliance Vert Algérie (AAV, 47 sièges), n'ont pas pris part à la réunion.

L'élection Parlementaire du 10 mai a vu le Front de libération nationale (FLN) et son allié au sein du gouvernement, le Rassemblement national démocratique (RND), saisir la majorité de 291 sièges dans le Parlement.