Selon le président du Forum qui réagissait à l’intervention d’un opérateur économique, la Banque d’Algérie a pris, voilà quinze jours, une décision de relever le taux de parité du dinar, à 107 dinars pour un euro. Ainsi, pour un euro, il faudra décaisser plus de dinars. Et ce alors que la monnaie européenne, au niveau international, a subi une perte de 10% à 15% par rapport au dollar.

Le dinar dévalué
Or, ce relèvement de la parité induit, indirectement la dévaluation du dinar, même si le président de l’association patronale n’a pas usé du même terme. Perplexe sur la motivation de cette décision qui limite le pouvoir d’achat notamment des opérateurs, le président du FCE l’explique, éventuellement, par la forte revalorisation salariale opérée dans un souci de «rattrapage social».

Mais aussi, peut-être pour limiter le flux d’importations qui, paradoxalement, continueront d’augmenter, relève Réda Hamiani, en raison justement de cette hausse des salaires «sans contrepartie productive» et d’autant que le mode de consommation des Algériens continuera à être orienté vers la production étrangère. En d’autres termes, la décision des pouvoirs publics de juguler les importations, traduite dans la loi de finances complémentaire pour 2009, s’avère contreproductive.

L’illisibilité du dispositif de soutien à l’investissement Comme l’est la capacité algérienne à attirer et promouvoir les investissements tant nationaux qu’étrangers, comme explicité lors de cet atelier par deux experts membres du FC qui ont effectué un diagnostic très critique du dispositif national de soutien à l’investissement. Sans remettre en cause les orientations gouvernementales, l’on relève cependant, comme l’explicite le conseiller du FCE, Salah-Eddine Abdessmed la complexité et l’illisibilité dudit dispositif, soumis à l’unilatéralisme et autoritarisme des pouvoirs publics, des incohérences en matières d’application et des tâtonnements… Sans omettre le fait, comme le note un autre conseiller du FCE, Mouloud Hedir, que la règle 49/51 implique la fin du traitement national généralisé et implique une logique juridique qui ne recoupe pas forcément la logique économique et que le dispositif manque de cohérence et d’opérationnalité des décisions prises par les autorités publiques et notamment monétaires et financières.

En ce sens, le président du FCE qui a appelé à une «large réflexion» et à la formulation de propositions qui seront soumises à l’aval officiel, constate que le dispositif légal et réglementaire est «distordu» et manque de clarté et visibilité.