DjezzyA sa sortie hier de l’hémicycle de l’APN, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a confirmé avoir reçu le président de Vimpelcom, à la demande de ce dernier. Néanmoins, Karim Djoudi s’est refusé à être loquace sur la teneur des entretiens, dans la mesure où les éléments et «informations» de discussion ne peuvent être communiqués par les deux parties qui poursuivent les négociations. Selon le ministre des Finances, ces éléments seront communiqués dès que les discussions seront closes. «Dès que les choses seront convenues, je vous remettrais les conclusions», dira-t-il. Pour autant, le premier argentier du pays a déclaré que l’Etat «a affiché une position et il reste sur cette position».

En d’autres termes, l’Etat est encore décidé à obtenir la cession de Djezzy en sa faveur, se prévalant du droit de préemption. Auparavant, Karim Djoudi avait présenté aux députés, et en présence de plusieurs membres du gouvernement, le projet de loi de finances pour 2012.

Elaboré dans un contexte de crise économique et financière internationale, ce projet de cadrage budgétaire consacre tant le financement du programme quinquennal de développement infrastructurel que la forte dépense de fonctionnement (plus de 4 600 milliards de dinars), en hausse de 10,3% et liée notamment aux revalorisations salariales et la compensation des prix des produits de large consommation. Et cela même si l’on envisage un déficit du Trésor public de 25,4% du PIB. Certes, le gouvernement table sur la maîtrise de l’inflation, prévue à 4,7 %, même si l’augmentation de la masse salariale risque d’impacter à la hausse sur ce niveau, si elle n’est pas compensée par le développement de l’épargne.

Pour autant, Karim Djoudi en appelle à la prudence, à la vigilance, dans la mesure où la poursuite de la crise internationale risque de peser sur la demande et de provoquer un effondrement des prix du pétrole.

Par ailleurs, et même si le projet de loi concrétise la réduction de la pression fiscale, le soutien à l’investissement et la consolidation de la lutte contre la fraude fiscale, certaines propositions gouvernementales dont l’incessibilité des logements sociaux participatifs risquent cependant d’être remises en question par les députés dont 140 interventions en séance plénière sont attendues.