Dirigée par Amine Kalfat, l’association culturelle Mustapha Belkhodja (ACMB) a présenté pendant près de deux heures une nouba hcine. «Le choix est motivé par l’hommage à cheikh Larbi Bensari. Il était souvent invité à Alger où il était très estimé. Un soir, il s’est trouvé avec maâlma Yamna Bent Hadj El Mahdi. Au moment de passer sur scène, maâlma Yamna a demandé à cheikh Larbi de passer en premier. Il refuse, motivant cela pas le fait qu’il était l’invité et que l’honneur revenait aux maîtres de maison. Maâlma Yamna insiste. Le cheikh réplique en disant que maâlma Yamna était la meilleure dans l’interprétation de la nouba maya. Maâlama Yamna répond tout de suite que cheikh Larbi était le meilleur dans la nouba hcine. Et comme le hcine passe avant Maya, la solution était toute trouvée», a expliqué Amine Kalfat pour expliquer le choix de la nouba hcine. L’orchestre a interprété un mceder Nassim raoudh fah, un double betaïhi Madhahbi fi el khilaa et Qoulou ladhi manaa ezzara, un insraf Djadaka al ghaythou, une kadria ma ahla soutek, des mkhiless tels que achiyatoun noukim ala oued Fès et charibna ou taba charbouna ainsi qu’une touhia Al kamal.

Association culturelle Mustapha Belkhodja
«Nous avons également introduit un zouak dans l’istikhbar. Ce n’est pratiquement pas de l’andalou. De ses voyages, cheikh Larbi Bensari a retenu quelques airs de ces zouakat et les a introduits dans l’istikhar pour l’allonger», a encore précisé Amine Kalfat. L’orchestre Redwane, qui a spécialement été créé pour les concerts accompagnant l’exposition Nouba, a préféré interpréter une nouba maya en hommage à Redouane Bensari, fils de cheikh Larbi Bensari. Les solistes, Karim Boughazi et Meriem Benallal, se sont relayés pour chanter des morceaux inédits comme les mceder Ma maksadi ila infirad, Dhou sobh lah, les btahihi el hob ksani, fek min anouam, le derdj men yachik el malih et l’insraf ya nadim el lil wal. L’interprétation parfaite de Karim Boughazi et de Meriem Benallal a beaucoup plu au public de Tlem cen très connaisseur.

«Chanter en duo dans l’andalou pose toujours un problème de gamme entre voix masculine et féminine. Nous nous sommes adaptés et avons fait avec. Pour cet événement, nous avons d’autres dates pour des concerts hommages», nous a déclaré Meriem Benallal avant sa montée sur scène. Dernièrement, Meriem Benallal a sorti un double album de plus de deux heures consacré au hawzi, melhoun et Mecenâa (Snâa’a). «L’album contient des morceaux interprétés par le passé par les chouyoukh, mais qui n’ont pas été repris par les chanteurs de notre époque. Par exemple, l’aâroubi Galou larab galou qui n’a jamais été interprété par une voix féminine et le hawzi . Je fais de la recherche et j’ai envie de continuer sur la même voie», a souligné l’artiste, une ancienne élève de l’association Awtar Tlemcen.

Pour Meriem Benallal, qui anime des soirées dans toute l’Algérie et à l’étranger, le public est toujours là, présent. «Notre musique traditionnelle est beaucoup appréciée au-delà de nos frontières», a-t-elle affirmé. A partir de mardi 20 septembre 2011, un hommage sera rendu à Sid Ahmed Serri, l’un des maîtres de l’Ecole d’Alger à travers une table ronde et des concerts, à la maison de la culture Abdelkader Alloula.