emeutesdz- Oran : Le Comité national des contractuels dans le cadre du préemploi, qui relève du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), a organisé, le 18 juillet, un sit-in à la direction de l’emploi, à Oran. Plusieurs dizaines de jeunes s’y sont ainsi rassemblés, bloquant la route, pour dénoncer la précarité de leur emploi, et réclamer des postes permanents. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que la circulation soit rétablie. Un autre sit-in est prévu mercredi prochain, et cela avant un sit-in à caractère national, le 11 septembre à Alger, devant le ministère du Travail.




- Mostaganem : La semaine dernière, les habitants des douars Kouabria, Bouaïchia et Tiaïtia, relevant tous de la commune de Bouguirat, à 27 km au sud de Mostaganem, ont fermé la RN23, entre Bouguirat et Mostaganem. La cause : la rupture de l’alimentation en eau potable. Lundi, un incendie dans le bidonville Typhus où vivent 300 familles, à la lisière de Mostaganem, mais relevant de la commune de Sayada, a provoqué la colère des habitants. Malgré la présence d’un impressionnant dispositif sécuritaire, plus d’une centaine de jeunes sont parvenus à organiser une marche vers le siège de la wilaya.




- Sidi Bel Abbès : Policiers et gendarmes, constamment sollicités pour effectuer des opérations de maintien de l’ordre aux quatre coins de la wilaya, n’ont pas chômé en ce torride mois de juillet à Sidi Bel Abbès. Jeudi 14 juillet, les habitants de Bordj Djaâfar bloquent la RN95 menant vers la localité de Ben Badis pour protester contre la suspension prolongée (10 jours) de l’alimentation en eau potable. Pneus brûlés et blocs de pierre accueillent les forces antiémeute à l’entrée de cette localité à 30 km au sud de Sidi Bel Abbès. Quelques jours avant, l’autoroute Est-Ouest est coupée à la circulation par de jeunes manifestants à Makedra, au nord de Sidi Bel Abbès. Les protestataires exigent le départ du maire et du secrétaire général de l’APC. Les gendarmes décident, après de longs et vains pourparlers, à les disperser par la force. A Telagh, Sidi Lahcen et Ras El Ma, chefs-lieux de daïra, les listes des bénéficiaires de logements sociaux ont causé des insomnies à de nombreux responsables sécuritaires. Et pour cause ! Sit-in et rassemblements de demandeurs de logement devant les sièges de ces APC se sont multipliés en juillet, tout comme les opérations de maintien de l’ordre avec ce même décor inchangé : gendarmes munis de boucliers, prêts à charger, matraques bien en vue. A Sidi Bel Abbès, les sit-in sont devenus quasi-quotidiens. Que ce soit pour réclamer des emplois, de l’eau, des logements, le départ d’un responsable ou tout simplement pour dénoncer la détérioration de la qualité des soins au centre hospitalo-universitaire de la ville, le siège de la wilaya est l’endroit le mieux indiqué pour crier sa colère. Les chauffeurs de taxi prévoient d’y manifester les 24 et 25 juillet. Leur syndicat vient d’appeler à la tenue d’un sit-in et d’une grève générale de deux jours. Que réclament-ils ? L’augmentation des tarifs de transport qui devraient passer de 40 à 50 DA pour les taxis individuels et de 15 à 20 DA pour les taxis collectifs.




- Blida : Mardi matin, une cinquantaine de citoyens ont organisé un sit-in devant l’APC de Mouzaïa (12 km à l’ouest de Blida) pour exiger la prise en charge de leurs nombreux problèmes. Une trentaine d’entre eux ont pénétré de force dans la mairie pour rencontrer le maire et ses élus, et faire valoir leurs droits. Habitant dans la ferme Makhtich Abdelkader, à 8 km de Mouzaïa, ils exigent des certificats de possession afin de bénéficier des aides rurales de l’Etat, un raccordement au réseau de gaz de ville, l’aménagement de leurs routes, l’éclairage public, plus de sécurité, une polyclinique, un réseau d’assainissement fonctionnel, le transport scolaire, un stade ainsi que le ramassage régulier des ordures ménagères. «Les ordures ne sont ramassées que lorsqu’il y a visite du wali dans notre ferme», déplorent des plaignants. Mardi soir, les habitants de la ferme «Mini» à Larabaa (30 km à l’est de Blida) ont brûlé des pneus sur l’axe routier Larabaa - Les Eucalyptus (RN08) pour protester contre les coupures récurrentes d’électricité et la faible tension du courant. Ce n’est que vers 3h du matin que les éléments de la Gendarmerie nationale ont pu rouvrir la route et apaiser les tensions. Il y a une semaine, des habitants du boulevard des Fidays à Boufarik ont pénétré de force dans la daïra pour demander au chef de daïra l’aménagement de leur boulevard. Ce dernier est toujours occupé par des marchands informels et demeure un bon repaire pour les délinquants. L’entrepreneur, qui a eu l’aval pour entamer les travaux, ne cesse d’attendre la délocalisation de ces commerçants. Les protestataires ont voulu passer la nuit à l’intérieur de la daïra, le chef de daïra a quant à lui préféré jeter la balle dans le camp du wali de Blida, qui a reçu lundi les habitants du boulevard des Fidays et leur a promis de prendre en considération leurs revendications.

- Aïn Defla : Sit-in, pétitions, communiqués adressés aux autorités et à la presse locale, banderoles géantes reprenant des slogans forts sur le malaise social, fermeture des administrations locales, objets de toutes les critiques… Jusque dans les douars les plus reculés de la wilaya, la contestation prend de multiples formes et s’organise minutieusement. Principales revendications : une distribution équitable de l’eau, des emplois, un logement, l’accès au gaz de ville... Pour rappel, la wilaya aux énormes potentialités hydriques (5 grands barrages, 4 nappes phréatiques importantes, 180 forages de nombreuses sources) n’arrive pas à répondre aux besoins d’une grande partie de sa population. En 2011, on continue à puiser de l’eau potable à des kilomètres et à dos de mulet comme dans les villages de Zerarka, Ouled Salah, Ouled Ali Ouaguenaï, pour ne citer que ces localités. L’affichage récent des listes de bénéficiaires de logement et d’aide à l’habitat rural a donné lieu à de véritables émeutes nécessitant l’intervention des forces antiémeutes. A El Amra, Djelida, Sidi Lakhdar, Zeddine, Aïn Defla, Bordj Emir Khaled, Aïn Lechiakh, Khemis Miliana, El Abadia…, les protestataires ont incriminé les membres des commissions d’attribution, les accusant de «se servir et de servir leurs proches». Autre revendication avancée : l’envoi de commissions d’enquête pour définir les responsabilités et rendre compte à l’opinion publique des raisons qui ont conduit aux retards dans les projets de développement.