Les avions d'Air Algérie cloués au sol«On veut des avions, on veut des avions!», «On veut un responsable!», scandaient plusieurs personnes devant le comptoir de la compagnie entouré par les forces de l'ordre.

Promesses d’avions, en vain
Huit vols de la compagnie Air Algérie ont été annulés lundi à l'aéroport d'Orly et les vols de mardi étaient également annulés alors que la compagnie «tentait d'affréter des vols pour la journée», selon un porte-parole de la compagnie sur place.

La compagnie a demandé mardi aux passagers de ne pas se présenter à l'aéroport. Plusieurs centaines de passagers ont passé la nuit sur place à Orly Sud dans l'attente d'un vol, comme Kahina Aitkhelifa et son fils de deux ans. «Hier, on nous a assuré que nous aurions trois avions ce matin», a expliqué la jeune femme qui devait s'envoler lundi à 14H00 pour Bajaïa.

«Avec cet espoir, on a passé la nuit ici et aujourd'hui, il n'y a plus d'avion. Cela fait un an que je n'ai pas vu ma famille, je ne vais pas rester ici», lance la jeune maman. Nassim a également passé la nuit sur place avec ses deux enfants de deux et cinq ans. «A 2H00 du matin, on nous promet des avions et à 7H00 il n'y a plus rien. Air Algérie, ce sont des menteurs. Maintenant ils nous promettent un avion pour 17H00, comment les croire?», s'énerve-t-il.

Grève de personnels en Algérie
«Ils nous abandonnent», raconte Karim qui devait s'envoler lundi à 16H00 pour Alger. «On est pire que du bétail! Il y a des enfants, des personnes âgées, des malades, ils s'en foutent!», lance-t-il. Beaucoup de familles avec enfants et personnes âgées sont en effet regroupées dans le hall de l'aéroport, visiblement épuisées par une nuit d'attente. Quatre rotations entre Orly et Alger, Bejaïa et d'Annaba ont été annulées, alors que quatorze vols étaient prévus au total lundi.

Ces annulations sont consécutives à une grève de membres du personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie aérienne en Algérie, qui réclameraient des revalorisations salariales.

Vive tension à l’aéroport international d’Alger
À Alger, le trafic aérien a été fortement perturbé, hier, au second jour de la grève enclenchée par les membres du personnel navigant commercial de la compagnie. Conséquence : grosse pagaille, grande déception et colère mal contenue des voyageurs bloqués à l’aéroport international d’Alger. Dès le matin, beaucoup de familles, avec enfants et personnes âgées, sont regroupées dans le hall du terminal 1 de l’aéroport, assises à même le sol !

Sur les tableaux d’affichage, la quasi-totalité des vols en partance d’Alger sont retardés. Or, il ne s’agit là que d’un euphémisme trompeur pour ne pas affoler davantage les voyageurs. Certains sont venus se plaindre bruyamment auprès des agents de la compagnie; d’autres réclament des explications. Les employés d’Air Algérie ont beaucoup de mal à rasséréner des voyageurs, dont le moral était en berne. «Je devais embarquer à 11h en direction de Paris, deux heures après rien ne se profile. Personne n’est là pour nous orienter, on nous dit seulement d’attendre», peste Salim, la trentaine. Comme lui, ils sont des centaines à errer comme des ombres dans le hall de l’aéroport. Mohamed y a passé la nuit, puisque son vol de lundi en direction de Lyon a été annulé.

Le 15 juin dernier, un précédent mouvement social avait perturbé le trafic de la compagnie aérienne. Des avions avaient été cloués au sol à l'aéroport international Houari-Boumédiène d'Alger après un appel à la grève lancé par le syndicat national du personnel navigant. Au chapitre des revendications, les grévistes exigent une augmentation de salaire de 106%, mais le PDG d’Air Algérie avait indiqué lundi que la situation financière dans laquelle se trouve la compagnie ne permet pas d’accorder une telle hausse. M. Boultif était favorable à augmenter de 20% les salaires de l’ensemble du personnel.