imageOù est le colonel Kadhafi ?

Mouammar Kadhafi n'a pas fait d'apparition publique depuis le 30 avril, après un raid au cours duquel son plus jeune fils a été tué. Au début du mois de mai, un enregistrement sonore diffusé par la télévision libyenne laissait entendre que le Guide avait quitté sa résidence de Tripoli, « pour un lieu secret ».



Cependant, selon toute vraisemblance, Mouammar Kadhafi est toujours dans sa résidence officielle, quotidiennement bombardée par l'Otan, et risque de n'en pas sortir ; la déclaration commune du G8 de ce vendredi 27 mai est déterminée, la coalition « va finir le job ». Le ministre de la Défense Alain Juppé a même avancé que Kadhafi serait bouté dehors d'ici la fin du mois de juin.

Plus aucun pays étranger n'est aujourd'hui prêt à lui offrir l'asile politique. Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de Deauville, Dmitri Medvedev a fait savoir que la Russie, jusque-là très réservée sur l'opération militaire en Libye, n'était pas favorable à l'accueil de Kadhafi. Le Président russe s'est déclaré prêt à ouvrir des négociations :

« S'il prend cette décision importante, cela profiterait au pays et au peuple libyen. C'est alors seulement que l'on pourrait discuter de savoir quel pays accepterait de l'accueillir et à quelles conditions. »

Le régime libyen a fait savoir qu'il rejetait les appels à la démission des membres du G8 « sans autre pouvoir qu“économique”. Les Libyens ont également rejeté l'offre de médiation russe mais, désomais, esseulé – le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé son inculpation pour crimes contre l'humanité – et piégé sous les bombardements quotidiens de l'Otan, le Guide, d'après des sources citées par différents médias, serait prêt à négocier son départ.

Le président sud-africain Jacob Zuma doit ainsi en rendre en Libye lundi 30 mai pour »discuter avec le leader libyen d'une stratégie de sortie ».

Où en sont les rebelles ?

Le pays est aujourd'hui divisé. A l'Est, les rebelles sont parvenus à conserver Benghazi, leur capitale et la ville d'Ajdabiya. Des combats violents ont toujours cours à Misrata, troisième ville du pays, et Brega.



A l'Ouest, les rebelles libyens essuient de lourdes pertes. Les villes de Zawiyah et Zliten sont toujours tenues par les forces gouvernementales. Un porte-parole du Conseil national de transition (CNT) évoque une situation dramatique à la frontière tunisienne :

« Toutes les routes sont aux mains des forces de Kadhafi. Les hôpitaux ne reçoivent plus d'approvisionnement . La situation est tellement compliquée, proche du désastre, que les blessés sont transportés à dos d'âne par les montagnes vers Nalout»



Dans la région du Djebel Nefoussa, les attaques de militaires libyens s'intensifient. A Zentane, une ville tenue par les rebelles à 150 km au sud-ouest de Tripoli, des centaines de roquettes ont été tirées depuis vendredi. On compte plusieurs centaines de blessés. Des obus tirés par les forces loyalistes ont également atteint le territoire tunisien au début du mois.



Des vidéos témoignant de la violence des combats sont régulièrement postées sur le site du mouvement du 17-Février. Ci-dessous, des images tournées à Misrata. On voit les rebelles tenter de dégager une maison où se sont réfugiés des fidèles de Kadhafi.