Un attentat à MarrakechLe ministère marocain de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué qu'il s'agit d'un attentat. « L'analyse des premiers indices recueillis sur le lieu de l'explosion qui s'est produite, jeudi, dans un café à Marrakech confirme la thèse de l'attentat », précise le communiqué.

Selon une source médicale de l'Agence France-Presse, 11 des 14 victimes sont des ressortissants étrangers.

La télévision publique marocaine a fait état, elle, de 15 morts, dont 6 Français. Des médias français ont précédemment rapporté la mort de 2 Français. L'Élysée confirme que des Français sont morts, mais sans avancer de chiffre.

« Les éléments de preuve recueillis jusqu'ici sur le site indiquent qu'il s'agit d'un geste criminel », soutenait dans un premier temps le ministère de l'Intérieur, dans une déclaration diffusée par l'agence officielle MAP.

Sous le couvert de l'anonymat, un responsable du ministère avait précédemment déclaré à l'AFP que l'explosion était accidentelle et qu'elle « serait due à l'explosion de plusieurs bonbonnes de gaz ».

Londres et Paris réagissent
Le président français a condamné « avec la plus grande fermeté » l'attentat de Marrakech, qu'il a qualifié d'acte odieux, cruel et lâche. Nicolas Sarkozy s'est également entretenu au téléphone avec le roi du Maroc Mohammed VI.

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, le gouvernement britannique s'est dit « choqué et affligé » après cet attentat.

Un haut lieu du tourisme marocain
La place Jamâaa el-Fna, située à l'entrée de la médina, figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel mondial de l'UNESCO en raison de sa « concentration exceptionnelle de traditions culturelles populaires marocaines qui s'expriment à travers la musique, la religion et diverses expressions artistiques ».

Les centaines de milliers de touristes qui la fréquentent chaque année peuvent y voir et y entendre des charmeurs de serpents, des conteurs, des poètes, des musiciens et des danseurs.
Attaque terroriste Perpétré par un kamikaze

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans cette monarchie d'Afrique du Nord depuis des attentats menés par des extrémistes islamistes à Casablanca en 2003, qui avaient tué 33 personnes et 12 kamikazes.

Le Maroc, un pays de 32 millions d'habitants dont l'économie est en notamment liée au tourisme, a été relativement épargné par les révoltes qui secouent le monde arabe depuis le début de l'année. Toutefois, des manifestations en faveur de changements démocratiques ont eu lieu dans le pays en février, et le roi a promis d'importantes réformes démocratiques.

Le souverain, qui a succédé à son père en juillet 1999, a prestement réagi et exigé que la police et la justice tiennent le public informé des conclusions de leur enquête.

Un responsable de la préfecture de Marrakech a estimé qu'«il pourrait s'agir d'un acte perpétré par un kamikaze». «Nous avons trouvé des clous dans l'un des corps», a-t-il indiqué, suggérant que la bombe était composée d'explosif et de morceaux d'acier.