Une conférence internatioanle sur l'avenir de la Libye s'est tenue mardi à Londres, lors duquel les dirigeants des pays y participant ont décidé d'accroître la pression politique et militaire sur le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Plus de 40 ministres des Affaires étrangères et représentants des organisations régionales influentes ont pris part à la conférence, consacrée à la situation actuelle en Lybie ainsi qu'aux prochaines étapes permettant de résoudre la crise dans le pays. Ils se sont entendus sur le fait que Kadhafi et les autorités libyennes sous sa direction avaient complètement perdu leur légitimité et qu'ils seraient tenus responsables de leurs actions. Un communiqué publié par le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, qui a présidé la réunion, a indiqué que les Libyens devraient disposer de la liberté de déterminer leur propre avenir.

Les participants ont reconnu la nécessité qu'il y avait pour tous les Libyens, y compris le Conseil national de transition par intérim et les chefs de tribu, de conjuguer leurs efforts pour entamer un processus politique global, en cohérence avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, par le biais desquelles ils pourront choisir leur propre avenir. "Nous appelons la communauté internationale à soutenir ce processus, en travaillant en coordination étroite avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Abdel-Elah Mohamed Al-Khatib. Les acteurs régionaux, en particulier les pays africains et arabes, ont un rôle important à jouer", a estimé M. Hague.

Un groupe de contact sur la question libyenne a été établi pour fournir une direction politique globale aux efforts internationaux en étroite coordination avec l'ONU, l'Union africaine et d'autres organisations régionales.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré que la conférence de Londres se tenait à un moment de transition, l'OTAN prenant le relais en tant que chef de la mission de la coalition, une mission dans laquelle les États-Unis continueront à jouer un rôle actif d'appui. "Certains de nos partenaires de la coalition ont annoncé aujourd'hui des soutiens et des contributions supplémentaires, ce que nous avons salué", a-t-elle indiqué.

Par le biais d'une lettre adressée aux puissances internationales réunies à Londres, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a appelé mardi à mettre un terme à "l'offensive injuste et barbare" menée contre les Libyens. "Laissez la Libye aux Lybiens. Vous êtes en train de commettre un génocide contre un peuple pacifique et de détruire un pays en voie de développement", a-t-il affirmé dans sa lettre, rendue publique par l'agence de presse officielle Jana. Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a fait savoir que la situation libyenne serait traitée par l'Union africaine (UA), et a affirmé que la Lybie accepterait "ce qu'une haute commission de l'UA déciderait".

Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne mènent depuis le 19 mars des frappes aériennes et des attaques navales contre les forces de Kadhafi, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution destinée à établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Armer les rebelles libyens
Le président américain Barack Obama a déclaré mardi dans une interview accordée à NBC qu'il allait réfléchir à l'armement des rebelles, alors que le Premier ministre britannique David Cameron a confirmé mercredi que la Grande-Bretagne pense qu'il y a un créneau légal pour permettre aux pays de fournir des armes aux rebelles libyens, mais a souligné que le Royaume-Uni ne sait pas encore s'il proposerait cette aide aux rebelles. La France n'a pas exclu la possibilité d'armer les rebelles lors de la conférence de Londres mardi sur la Libye. Mais la Russie s'est opposée mercredi à l'armement des rebelles. L'Italie s'est opposée mercredi à l'idée d'armer les rebelles libyens qui se battent contre les forces gouvernementales, ont rapporté les médias locaux. "Armer les rebelles libyens serait une mesure controversée, une mesure extrême", a déclaré le porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères, Maurizio Massari.