Plus à l'est, les insurgés continuent leur offensive vers la capitale. Pilonnées par les alliés et repoussées par les combattants de l'opposition, les troupes pro-Kadhafi continuent de se replier en direction de Syrte, survolée dimanche soir par des avions de la coalition selon des témoins.

Insurgés
À noter que les opérations militaires de la coalition sont passées sous commandement de l'OTAN. Le secrétaire général de l'Alliance atlantique Fogh Rasmussen l'a confirmé dimanche dans un communiqué. L'OTAN avait déjà pris en charge l'embargo sur les armes en Méditerranée et la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Dimanche matin, les rebelles ont repris le contrôle de la ville clé de Ras Lanouf. Cet important terminal pétrolier, qui était aux mains de l'armée du régime depuis le 12 mars, est situé à 370 km à l'ouest de Benghazi, le fief des insurgés dans l'Est, et à 210 km d'Ajdabya, de nouveau aux mains des rebelles. Les insurgés se sont ensuite emparés de Ben Jawad, une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Ras Lanouf.

Plus à l'ouest, une habitante de Syrte a indiqué à l'Agence France-Presse que des frappes aériennes avaient causé d'importants dégâts dans la ville au cours de la nuit. « La ville est devenue une boule de feu. Les portes de notre maison ont été soufflées sous la force des explosions », a-t-elle affirmé. « La plupart des habitants se sont enfuis dans le désert, terrifiés par les raids aériens ».

Carte Libye
Samedi, les rebelles ont repris avec l'aide des alliés le contrôle de deux villes stratégiques : Ajdabya, à 160 km au sud de Benghazi, puis Brega, 80 km plus à l'ouest.

Tandis que l'inquiétude de dommages potentiels sur les sites pétroliers du pays fait grimper le cours du pétrole, des journalistes n'ont constaté aucun signe de dégât sur les installations pétrolières de Brega ni sur celles de Ras Lanouf.

À Ajdabiya, les affrontements de samedi ont fait neuf morts et neuf blessés parmi les civils, selon les insurgés. À l'extérieur de la ville, les dépouilles d'au moins 21 soldats du régime ont été ramassées et d'autres cadavres avaient été abandonnés dans le désert.

Des défections au sein du pouvoir, selon Washington
Les États-Unis ont affirmé dimanche que des figures du régime libyen commencent à abandonner le colonel Kadhafi. « Il y a de nombreux diplomates et chefs militaires en Libye qui basculent, qui changent de côté, qui font défection parce qu'ils voient comment ça va se terminer », a affirmé la secrétaire d'État Hillary Clinton sur la chaîne CBS.

« Ne sous-estimez pas la possibilité que des éléments du régime craquent et fassent défaut au leader libyen », a pour sa part estimé le secrétaire à la Défense, Robert Gates, également à l'antenne de CBS. « Ne sous-estimez pas la possibilité que le régime lui-même craque », a-t-il ajouté sur la chaîne NBC.

Gates justifie l'intervention américaine
Alors que des élus au Congrès critiquent le président Barack Obama pour avoir engagé son pays dans un conflit sans stratégie de sortie, Robert Gates a justifié l'intervention américaine en Libye en déclarant que la situation du pays menaçait la stabilité de la Tunisie et de l'Égypte.

Admettant que la Libye ne représentait pas « une menace réelle et imminente » pour les États-Unis, le secrétaire à la Défense a estimé que l'Égypte voisine était « une pièce centrale » dans la région et que le mouvement démocratique de ce pays avait besoin d'appuis.

Les combats entre le régime du colonel Kadhafi et les rebelles « risquaient de mettre en danger les révolutions en Tunisie et en Égypte », a jugé M. Gates sur la chaîne NBC.