Manifestations en SyrieDéjà vendredi, les affrontements entre les manifestants et la police ont fait cinq morts, une centaine de blessés et des dizaines d'arrestations.

Dimanche, dans la ville de Deraa, à 120 km au sud de la capitale Damas, une centaine de protestataires se sont dirigés vers le palais de justice de la ville et l'ont incendié en plus de brûler plusieurs voitures. Ils se sont ensuite dirigés vers la maison du gouverneur et ont incendié des arbres devant l'édifice. Des commerces de la ville ont également été la proie des flammes.

La police a répondu en lançant des gaz lacrymogènes sur la foule, ainsi que des balles de caoutchouc et des balles réelles. Au moins une personne serait morte et une centaine d'autres auraient été blessées.

Les quelque 200 personnes intoxiquées par les gaz lacrymogènes ont été transportées à l'intérieur d'une mosquée transformée en « hôpital de campagne », selon un témoin.

Les protestataires se sont dits « outrés » par la présence d'une délégation gouvernementale mandatée par le pouvoir pour présenter ses condoléances aux familles des victimes de vendredi. Selon un témoin, cité par l'agence France-Presse, la foule a scandé divers propos hostiles au comité, tel que « celui qui frappe son peuple est un traître ».

Le mouvement populaire a été lancé le 15 mars à Damas après qu'un internaute ait créé une page Facebook intitulée « La révolution syrienne contre Bachar Al-Assad 2011 ». Les manifestations qui ont suivi, auxquelles ont participé une centaine de personnes à Damas, ont été dispersées.

La Syrie est dirigée depuis 2000 par le président Bachar Al-Assad, qui a succédé à son père Hafez, lui-même au pouvoir pendant 30 ans. Les protestataires demandent un État « sans tyrannie, sans loi d'urgence, sans corruption ni vols ni monopole des richesses ».