Les missiles, notamment des missiles américains Tomahawk, ont été lancés depuis des navires et des sous-marins situés en Méditerranée à proximité de la Libye. Selon le Pentagone, plus de 20 objectifs ont été touchés par les frappes, notamment des systèmes de défense antiaérienne. Les sites touchés se situent tous le long de la côte libyenne, notamment aux abords de Tripoli et de Misrata, à environ 200 km à l'est de Tripoli. Les frappes visent à faciliter la mise en oeuvre de la zone d'exclusion aérienne par les forces de la coalition.

Deux contre-torpilleurs américains, le Stout et le Barry, ainsi que trois sous-marins, le Providence, le Florida, et le Scranton, se trouvent actuellement en Méditerranée à proximité de la Libye et sont équipés de missiles de croisière Tomahawk.

Des avions français opérant au-dessus de la Libye ont aussi détruit plusieurs blindés des forces pro-Kadhafi lors de leur premier engagement, a déclaré un responsable du ministère de la Défense de France.

Selon la chaîne Al-Jazira, quatre chars des forces fidèles à Kadhafi ont été détruits près de Benghazi, fief des rebelles.

Une vingtaine d'avions français prendraient part à cette opération.

Des avions britanniques participent aussi aux opérations aériennes au-dessus de la Libye, a indiqué le premier ministre britannique David Cameron. Le Pentagone indique de son côté qu'aucun avion américain n'a été déployé au-dessus du territoire libyen, pour l'instant.

Explosions entendues à Tripoli
Les premières frappes américaines avaient été annoncées quelques minutes plus tôt par des médias américains, alors que de fortes explosions étaient entendues à l'est de Tripoli. Des boules de feu ont été vues à l'horizon, ont indiqué des témoins, sans être en mesure de préciser l'origine des détonations.

De son côté, le régime de Kadhafi a déclaré par l'intermédiaire des médias officiels que des « objectifs civils » à Tripoli, Misrata, Zouara et Benghazi ont été la cible samedi de raids « ennemis ».

La télévision libyenne affirme aussi qu'un avion français a été abattu dans la région de Tripoli.

Protéger la population
Les rebelles pressaient la communauté internationale d'intervenir sans attendre pour faire cesser les combats. « Il y aura aujourd'hui une catastrophe à Benghazi si la communauté internationale ne met pas en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU » pour protéger les civils, plaidait, quelques heures plus tôt, Moustafa Abdeldjeïl, chef du Conseil national libyen qui chapeaute l'insurrection. Les habitants de la Benghazi faisaient état, plus tôt en journée, de bombardements aériens et de tirs d'artillerie et de mortier contre les faubourgs ouest, en violation du cessez-le-feu décrété vendredi par Kadhafi, qui lui-même réagissait à la résolution 1973 de l'ONU. Les tirs, qui auraient commencé durant la nuit, se poursuivraient depuis.

Un avion de combat a été abattu samedi matin au-dessus de la ville, suscitant des cris de joie parmi les insurgés. La rébellion a cependant annoncé par la suite qu'il s'agissait en fait d'un des rares avions dont elle dispose, et non d'un appareil du régime. Il a été abattu par erreur par les insurgés. La rébellion a par ailleurs affirmé s'être emparée de quatre blindés des forces pro-Kadhafi.

Selon un journaliste de l'AFP, des milliers de personnes fuyaient en journée la ville par le nord-ouest, causant d'importants embouteillages. Des combats sont aussi rapportés depuis vendredi par des rebelles et des témoins dans plusieurs villes, notamment à Misrata et Ajdabiya, près de Benghazi.

Samedi, Misrata était toujours sous le feu de l'artillerie du régime Kadhafi. La ville, tenue par la rébellion, est privée d'eau courante, selon des témoins.

Tripoli nie toute action militaire
Un porte-parole du gouvernement libyen a de son côté nié toute action militaire des forces de Kadhafi contre le fief des insurgés. « ll n'y a aucune attaque d'aucune sorte sur Benghazi. Comme nous l'avons dit, nous respectons le cessez-le-feu et nous souhaitons la venue d'observateurs internationaux », a dit Moussa Ibrahim à Reuters. Le régime accuse plutôt Al-Qaïda d'être derrière les affrontements à Benghazi.

Tripoli avance aussi que les rebelles auraient attaqué des forces loyales au régime dans la région d'Al Magrun, à environ 80 kilomètres au sud de Benghazi dans la nuit de vendredi à samedi.