La tension reste vive à Bahreïn, où l'armée a ouvert le feu sur des manifestants vendredi près de la place de la Perle et blessé des dizaines de personnes. Le prince héritier a promis le dialogue avec l'opposition après le retour au calme.

L'armée tire sur des manifestants
«Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre, et ce qui se passe actuellement est inacceptable», a déclaré le prince Salman ben Hamad Al-Khalifa, qui s'est invité dans une émission politique de la télévision officielle.

«Bahreïn n'a jamais été un Etat policier», a-t-il ajouté, soulignant: «Je ne mens pas. Tous ces gens sont mes concitoyens et la phase que nous traversons est délicate et requiert qu'on soit tous responsables», a-t-il dit.

Mais la situation est loin d'être paisible: l'armée a fait vendredi des blessés blessés en tirant sur les manifestants qui tentaient de se rendre sur la place de la Perle, dans le centre de Manama.

Djalal Firooz, un représentant du bloc Wefak qui a démissionné du parlement jeudi, a expliqué que des militaires, qui ont pris la relève de la police sur la place, ont tiré sur des manifestants. M. Firooz précise qu'«il y a de nombreux blessés, dont certains sont dans un état critique».

Un photographe de l'APF évoque pour sa part des dizaines de blessés. Selon la télévision du Hezbollah libanais, al Manar, qui cite un médecin de l'hôpital Salmania de Manama, 25 blessés ont été admis dans l'établissement, deux d'entre eux grièvement atteints.

Armée déployée dans la capitale
L'armée s'était auparavant déployée sur la place, ainsi que sur les points stratégiques de Manama. Il s'agissait de la première manifestation depuis la dispersion par la force, jeudi à l'aube, d'un sit-in de centaines de protestataires qui campaient sur la place de la Perle à Manama pour réclamer des réformes politiques.

Quatre personnes ont été tuées dans cette violente répression selon les familles et l'opposition, ainsi que plus de 230 personnes ont été blessées, ainsi que des dizaines arrêtées.

Plusieurs milliers de chiites ont assisté aux funérailles des victimes de la répression de jeudi, en scandant des slogans. «Ni chiites, ni sunnites. Unité nationale», mais également «Le peuple veut la chute du régime».