L'armée égyptienne a réaffirmé samedi qu'elle s'engageait à transférer de manière pacifique le pouvoir à un gouvernement civil et élu, ajoutant qu'elle respecterait tous les traités internationaux, régionaux et locaux, y compris le traité de paix signé avec Israël en 1979. Des milliers d'Egyptiens continuent leurs festivités sur la place Tahrir, ponctuées de chants et de feux d'artifice. Certains manifestants ont demandé à l'armée de répondre à d'autres de leurs revendications, notamment la dissolution du Parlement et la levée de l'état d'urgence, imposé depuis 30 ans.

Egypte
Vendredi, la chaîne Al Arabiya a rapporté que l'armée pourrait dissoudre le gouvernement, suspendre le Parlement et inviter le chef de la Cour constitutionnelle à se joindre à la direction du pays. Pourtant, l'armée a rétorqué samedi que le gouvernement actuel assurerait l'intérim pendant la période transitoire, et ce jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement. Le chef du conseil militaire, Mohamed Hussein Tantawi, s'est entretenu avec le Premier ministre Ahmed Chafic, pour discuter des moyens à mettre en oeuvre afin de parvenir à un retour immédiat à la normale. Il a également rencontré le ministre de l'Intérieur, Mahmoud Wagdy, pour évoquer le redéploiement des forces de police, qui s'étaient retirées des rues le 28 janvier, suite aux manifestations.

En outre, M. Tantawi s'est entretenu avec le chef de la Cour constitutionnelle et le ministre de la Justice, sur des questions liées à la légitimité constitutionnelle. Sur le plan international, la chute du régime de Moubarak a suscité des préoccupations concernant l'avenir de l'Egypte et du Moyen-Orient.

Le président américain Barack Obama a affirmé que les Etats-Unis resteraient un ami et un partenaire de l'Egypte.

L'Union européenne (UE) a déclaré qu'elle respectait la décision du président Moubarak, qui a suivi la voix du peuple égyptien et a ouvert la voie à des réformes rapides et radicales.

Le monde arabe a lui appelé à une transition pacifique du pouvoir, de manière à garantir la mise en oeuvre des réformes.

D'après des analystes, la démission de M. Moubarak pourrait pousser Israël à se replier sur lui-même, le pays faisant alors de sa sécurité sa principale priorité. "L'Egypte est un véritable partenaire pour le peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et l'indépendance", a déclaré Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). "Nul doute que l'Egypte restera un soutien majeur du peuple palestinien", a-t-il souligné.

L'onde de choc en Egypte, qui a fait suite aux turbulences en Tunisie, s'est étendue vers le Yémen, où se sont déclenchés des mouvements de contestation populaire contre le gouvernement.