Pour atteindre cet objectif, un 1er projet pilote de Desertec, projet géant de centrales solaires en Afrique et au Moyen-Orient, va démarrer sa production au Maroc en 2015/2016, a annoncé la société DII qui chapeaute l'initiative.

Desertic MarocCe projet pilote, visant à produire 500 MW d'énergie solaire dont la majeure partie est destinée à être exportée vers l'Europe, recevra un investissement de 2,1 à 2,3 milliards d'euros. Le projet Desertec, qui entre dans le cadre du plan solaire méditerranéen adopté au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM), vise à créer d'ici 40 ans un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censées fournir à terme jusqu'à 15% de la consommation d'électricité de l'Europe.

L'investissement nécessaire est estimé à quelque 400 milliards d'euros. Un appel d'offres a déjà été lancé pour un autre projet de 500 MW géré par le gouvernement marocain à Ouarzazate (528 km au sud-est de Rabat).

En effet, une future centrale solaire de 500 MW, qui sera érigée à Tamezghitene, à environ 10 km au nord-est de la ville d' Ouarzazate, entrera en service en 2015. Les travaux devraient commencer à la fin de l'année 2011. Lancé le 2 novembre 2009 à Ouarzazate, ce grand projet de production d'électricité à partir de l'énergie solaire, d'un coût estimé à 70 milliards de dirhams ( 9 milliards de dollars), a suscité beaucoup d'intérêt chez des investisseurs au niveau international.

Pour gérer tous ces projets, on a procédé à la création de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN) qui intervient dans la conception, les études, le choix des opérateurs et le suivi de réalisation et de gestion, outre l'orientation et la coordination de l'ensemble des activités afférentes.

Le MASEN entend prouver sa capacité à piloter et réaliser un projet technologique d'envergure. Car le Maroc entend bien accueillir deux des projets phares de l'Union européenne en matière d'énergie solaire : Transgreen et Desertec.

Parallèlement et dans le cadre de sa dynamique engagée pour le développement des énergies renouvelables, le Maroc a créé en outre un cadre législatif pour accompagner cette évolution, à travers l'adoption d'un projet de loi sur l'efficience énergétique.

Il s'agit d'un cadre législatif impliquant plusieurs départements ministériels dont le but est l'amélioration de l'efficience et la réduction de 8% de la consommation énergétique à l'horizon 2012 et de 15% à l'horizon 2030.

Rappelons que le Royaume du Maroc importe aujourd'hui 97% de ses besoins en énergie, le pétrole représentant 61% de sa consommation énergétique, même si ce pourcentage tend à diminuer d' année en année. La mise en oeuvre de ces projets permettra de réduire la dépendance énergétique du Maroc de 97% à 85%, permettant une économie annuelle d'un million de Tonnes Equivalent Pétrole (TEP), d'une valeur de 500 à 700 millions de dollars.

A noter que l'initiative de Desertec a été officiellement lancée en juillet 2009 par un consortium de 12 entreprises européennes, en collaboration avec le gouvernement marocain. En exploitant les énergies solaire et éolienne dans les déserts d'Afrique du Nord, l'initiative s'inspire du concept Desertec, qui a été lancé sous les auspices du Club de Rome et de la Coopération transméditerranéenne pour l'énergie renouvelable (TREC) allemande. Basé à Munich, en Allemagne, le réseau d'entreprises devrait être élargi progressivement afin d'inclure d'autres entreprises du nord et du sud de la Méditerranée.