imgIssu d'une famille appartenant à la petite bourgeoisie, Mohammed Hosni Moubarak est né le 4 mai 1928 dans le village de Kafr el-Moseilha de la province du Menoufia, dans le delta du Nil.

Après avoir rejoint l'armée de l'air en 1950, il gravit les échelons jusqu'à devenir commandant en chef des forces aériennes, poste qu'il occupe pendant la guerre du Moyen-Orient en 1973.

Il devient président de l'Egypte sept jours après l'assassinat le 6 octobre 1981 de son prédécesseur, Anouar al-Sadate, par des extrémistes qui lui reprochaient d'avoir signé, en 1979, un traité de paix avec Israël. Assis aux côtés de M. Sadate lors de l'attentat, il s'en sort avec une simple blessure à la main.

Avec sa politique étrangère jugée comme pacifique, M. Moubarak est en fait un allié fort des Etats-Unis et un médiateur important dans le processus de paix arabo-israélien.

Entretenant de bonnes relations avec l'influent président irakien de l'époque, Saddam Hussein, il parvient à faire revenir l'Egypte dans le giron arabe au milieu des années 1980, mettant fin à un isolement de près d'une décennie suite à la signature du traité de paix avec Israël.

Au cours de ses premières années à la tête du pays, Hosni Moubarak se distingue par ses efforts pour lutter contre l'extrémisme islamique, qui s'en prenda aux Egyptiens et aux étrangers présents dans le pays.

Cependant, sa popularité est mise à mal par la multiplication des atteintes aux libertés individuelles et par sa façon draconienne de gouverner. La stagnation économique du pays et la corruption généralisée contribuent également à son impopularité auprès des Egyptiens.

Il n'a jamais levé l'état d'urgence, mis en place après l'assassinat de M. Sadate, lui permettant ainsi de procéder à l'arrestation sans mandat de civils.

En outre, il n'a jamais nommé de vice-président, comme le stipule pourtant la Constitution. Il a simplement désigné Omar Souleimane à ce poste, la semaine dernière, en vue d'apaiser les manifestants réclamant son départ.

C'est jusqu'en 2005 qu'il donne le feu vert à la tenue d'élections multipartites, dans lesquelles son parti, le Parti national démocratique (PND), l'emporte aisément sur son plus grand adversaire, les Frères musulmans, un parti jugé hors-la-loi et présentant ainsi un candidat indépendant.

Par ailleurs, la montée en puissance de son fils, Gamal, considéré comme son successeur, a nourri les protestations de l'opposition.

En raison de sa politique de rapprochement avec Israël, M. Moubarak fait souvent l'objet d'attaques de l'opposition. Durant ses 30 ans au pouvoir, il a échappé à dix tentatives d'assassinat, dont une en 1995, en marge du sommet de l'Union africaine à Addis Abeba.

Côté économie, sa politique, plutôt libérale, n'a bénéficié qu'à un nombre limité de personnes, en particulier les magnats du secteur de l'immobilier. Des millions d'Egyptiens sont toujours au chômage et une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Le 25 janvier, des milliers d'Egyptiens sont descendus dans la rue pour se livrer à une contestation sans précédent contre M. Moubarak et son gouvernement.

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