Plus de 24 heures après le début de violences qui ont fait au moins six morts et plus de 800 blessés, la place Tahrir (Libération) restait entre les mains des opposants à Moubarak. Ce n'est que jeudi matin que l'armée a instauré une "zone tampon" entre les deux camps, ce qui n'a pas empêché une reprise des troubles.

Au dixième jour de la contestation, les opposants au régime de Moubarak se sont barricadés sur cette place, dressant ici et là de grandes plaques métalliques pour se protéger. Plusieurs milliers de manifestants ont rejoint les centaines d'opposants à Moubarak qui avaient réussi à rester là tout au long de la nuit, malgré les jets de pierres et de cocktails Molotov.

Les manifestants ont établi une "chaîne humaine" aux entrées de la place, et certains d'entre eux contrôlaient les personnes qui entraient. Sur une artère commençant au-delà de cette chaîne humaine, des pierres volaient.

"Nous nous servons des pierres comme moyen de défense. Hier, on nous a attaqués à la bombe incendiaire et tout ce que nous avons pour nous protéger, ce sont des pierres", expliquait Ali Kassem, qui participait à la chaîne humaine.

Le Premier ministre, Ahmed Chafik, a présenté ses excuses jeudi après-midi pour les violences survenues dans le centre du Caire. Le gouvernement a démenti avoir joué le moindre rôle dans la mobilisation des partisans de Moubarak et indiqué qu'une enquête serait ouverte sur l'origine des violences.