Des marches géantes sont notamment attendues au Caire et à Alexandrie. Cinquante organisations égyptiennes de défense des droits l'Homme ont appelé pour leur part, dans un communiqué diffusé mardi matin, le président Moubarak à "se retirer" du pouvoir pour "éviter un bain de sang". Face à cette mobilisation, les différentes composantes de la société égyptiennes se positionnent et réagissent de manière inégale.

L'armée se met en retrait

Dans un communiqué officiel adressé lundi en début de soirée au "grand peuple d'Egypte", l'armée a jugé "légitimes" ses revendications et assuré qu'elle n'aurait pas recours "à l'usage de la force contre le peuple égyptien". Cette prise de position est importante, car l'armée représente une institution essentielle dans le fonctionnement du pouvoir égyptien depuis qu'elle a renversé le roi Farouk soutenu par le Royaume-Uni en 1952.

Conclusion d'un expert au vu de cette réaction : "Moubarak est devenu une gêne pour l'institution militaire", estime Faouaz Gerges de la London School of Economics. "Et il devient chaque jour plus difficile pour Moubarak de rester au pouvoir". Certains analystes estiment que les militaires tentent de trouver une sortie qui soit à la fois honorable pour Moubarak et qui leur permette de préserver leur influence dans l'appareil d'Etat ainsi qu'au sein du parti dirigeant. L'élection présidentielle prévue en septembre pourrait fournir à Hosni Moubarak l'occasion d'annoncer qu'il n'envisage pas de se représenter pour un nouveau mandat après 30 années au pouvoir. Mais ce scénario ne prend pas en compte la volonté farouche de la rue de le voir partir immédiatement.