Le bilan des morts s'alourdit:
Plusieurs dizaines de personnes convergeaient tôt dimanche vers la place emblématique de "Tahrir" (libération) qui a connu depuis mardi des rassemblements de dizaines de milliers de personnes demandant le départ du président Hosni Moubarak, selon un photographe de l'AFP.

Quelque 200 personnes étaient sur place aux premières heures après y avoir passé la nuit.

La presse gouvernementale a changé de ton dimanche parlant de «changement» et s'acharnant notamment sur des figures du milieu des affaires proches du président Moubarak et de son fils Gamal, piliers du régime et hauts responsables de Parti national démocrate (PND) au pouvoir.

La révolte, qui en de nombreux endroits a tourné à l'émeute et dégénéré en de violents affrontements entre police et manifestants, a fait plus de 150 morts et plus de 2.000 blessés, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres de sources au sein des services de sécurité et des sources médicales.

La chaîne satellitaire Al-Jazira interdite:
Le ministre égyptien sortant de l'Information Anas el-Fekki a ordonné l'interdiction de la chaîne satellitaire Al- Jazira, a annoncé dimanche l'agence officielle MENA. La chaîne de télévision a largement couvert les manifestations anti- gouvernementales.

Le ministre «a décidé que le service d'information de l'Etat devait fermer et annuler les activités de la chaîne Al-Jazira dans la République arabe d'Egypte, annuler toutes ses autorisations et retirer toutes les cartes (de presse) de ses employés à compter d'aujourd'hui» dimanche, a rapporté la MENA.

Mais, quelques minutes après l'agence, la chaîne, qui a fait état de la décision égyptienne, continuait de diffuser ses programmes en Egypte.

Des milliers de prisonniers s'évadent:
Les manifestations ont paralysé partiellement le pays, de nombreux distributeurs de billets étaient vides, les banques et la bourse étant toujours fermées après leur congé hebdomadaire, et deux séances clôturant sur une forte baisse mercredi et jeudi.

En outre, les examens dans les universités et les écoles ont été reportés jusqu'à nouvel ordre.

Après de nombreux pillages au Caire, soumis tout comme les grandes villes d'Alexandrie et de Suez au couvre-feu à partir de 16H00 (14H00 GMT), l'armée semblait plus présente et plus ferme dans la rue. Des comités de citoyens organisés dans les quartiers remettaient les pillards aux forces armées.

Des milliers de prisonniers se sont également évadés de plusieurs centres carcéraux à travers le pays, parmi eux des détenus de droit commun, des détenus politiques et des islamistes emprisonnés depuis plusieurs années.

Le Caire en feu
Cinq policiers tués dans une explosion à Rafah:
Cinq policiers ont été tués et 15 autres blessés dans une explosion survenue samedi contre des bâtiments gouvermentaux dans la ville de Rafah, a-t-on appris de sources de sécurité.

Deux personnes habillées dans le déguisement sont sorties d'une camionnette et ont commencé à tirer sur les policiers qui gardaient les bâtiments, selon les sources. Les auteurs se sont ensuite enfuis.

Un certain nombre de cas de vol et de pillage ont également au lieu dans la ville, selon les mêmes sources.