Le premier ministre, qui s'exprimait devant des journalistes au palais du gouvernement, a donné la liste des dix-neuf ministres. M. Ghannouchi a aussi indiqué que le ministère de l'information, accusé de censurer la liberté de la presse et d'expression dans le pays, avait été supprimé. Le premier ministre a enfin annoncé la prochaine libération de tous les prisonniers politiques, ainsi que "la liberté totale de l'information" dans le pays.

DES ANCIENS DU RÉGIME ET DES MEMBRES DE L'OPPOSITION

Trois chefs de partis politiques de l'ancienne opposition au régime du président Ben Ali, qui a fui vers l'Arabie saoudite après vingt-trois ans de règne sans partage, font partie de ce gouvernement. Nejib Chebbi, dirigeant du PDP, devient ministre du développement régional ; Ahmed Brahim, secrétaire général d'Ettajdid, l'ex-parti communiste, prend en charge l'enseignement supérieur et scientifique ; Mustapha Ben Jafaar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés, médecin de formation, se voit attribuer la santé. Des représentants de la société civile figurent aussi dans ce gouvernement.

Comme prévu, des ministres nommés sous Ben Ali mais perçus comme peu impliqués dans les "affaires" conservent certains des portefeuilles les plus sensibles. Six membres de l'ancien gouvernement ont ainsi été reconduits, dont le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, Kamel Morjane, et celui de l'intérieur, Ahmed Kriaâ.


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